Face à la pression croissante des riverains et des associations, le gouvernement français a annoncé un durcissement des règles pour limiter les nuisances sonores autour de l’aéroport francilien Paris-Orly.
À compter de 2025, un couvre-feu partiel dès 22h est instauré pour les avions les plus bruyants : seuls les appareils les plus silencieux pourront atterrir ou décoller après cette heure. Par ailleurs, le couvre-feu nocturne complet reste en vigueur entre 23h30 et 6h du matin.
Autre nouveauté, la référence horaire du couvre-feu sera désormais l’heure de départ du poste de stationnement (23h15), et non plus l’heure de décollage (23h30), rendant la règle plus stricte et plus claire. Les dérogations seront désormais limitées aux seuls cas de sécurité, sûreté ou ordre public.
Malgré ces mesures, le gouvernement n’a pas accédé à la demande de réduction du nombre de vols, réclamée par les écologistes et les habitants survolés. Le plafond annuel de mouvements reste fixé à 250 000, et aucune baisse n’est prévue pour 2025, alors que le trafic de passagers continue de croître. Le ministère des Transports français a justifié ce compromis par la nécessité de concilier la qualité de vie des riverains et le maintien de l’activité économique de l’aéroport, essentiel pour l’emploi local. Un plan national pour renforcer l’aide à l’insonorisation autour des grands aéroports est également annoncé.
Les associations de riverains, elles, jugent ces avancées insuffisantes et continuent de réclamer une véritable baisse du trafic aérien, soulignant les impacts avérés du bruit sur la santé des populations survolées.
Un arrêté ministériel en date du 4 juillet 2025 acte l’entrée en vigueur d’un ensemble de mesures contraignantes destinées à limiter les nuisances sonores pour les habitants d’Orly et des communes environnantes. Le plan intègre le recrutement de 1 000 salariés par le groupe Air France-KLM, maison-mère de la low cost Transavia basée à Paris-Orly.
Au terme de l’Etude d’Impact selon l’Approche Equilibrée (EIAE), différentes mesures visant à renforcer le cadre de prévention des nuisances sonores sont actées. L’ensemble de ces mesures constitue selon le ministère des Transports, « un compromis équilibré » entre l’amélioration de la qualité de vie des riverains et le maintien des conditions d’activité de l’aéroport, « structurant pour le développement économique et l’emploi sur le territoire ».
Les dispositions arrêtées par le ministère des Transports :
-La redéfinition du couvre-feu nocturne, désormais fondé sur l’heure de départ du poste de stationnement (23h15), et non plus de l’heure de décollage (23h30). Cette mesure, plus contraignante, tient compte du faible écart entre les deux horaires, généralement inférieur à 10 minutes et créé un référentiel plus clair ;
-La mise en place d’un couvre-feu partiel, dès 22h, pour les aéronefs les plus bruyants – seuls les aéronefs les plus vertueux pourront atterrir et décoller après 22h ;
-La limitation stricte des dérogations au couvre-feu, désormais limitées aux cas relevant de la sécurité, de la sûreté ou de l’ordre public ;
-La création d’un comité de suivi des vols de nuit, réunissant l’ensemble des acteurs, en particulier ceux représentés au sein de la Commission Consultative de l’Environnement (CCE). Ce comité aura pour mission de produire un suivi régulier des mouvements effectués durant les heures de restriction.
Ce premier ensemble de mesures avait reçu un avis favorable de l’Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (ACNUSA) le 3 février. Les mesures intègrent également :
- Un plan de recrutement de 1 000 salariés d’ici 2027 par le groupe Air France-KLM sur le site d’Orly, répartis entre Transavia et Air France Industries, dont 150 postes localisés à Villeneuve-le-Roi, contribuant à la dynamique de réindustrialisation locale ;
- Des actions renforcées du groupe Air France-KLM pour améliorer l’accès à l’emploi des populations résidant à proximité de l’aéroport ;
- Un plan national destiné à accroître le recours aux aides à l’insonorisation autour des grands aéroports français, aujourd’hui sous-utilisées, en ajustant, dans le cadre de l’enveloppe budgétaire allouée, les modalités de calcul et les conditions d’accès au dispositif.

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