Les douanes françaises ont récemment intercepté dans les aéroports de l’hexagone divers objets rares et précieux issus d’animaux protégés, révélant ainsi l’ampleur du trafic. Deux affaires distinctes, survenues ces derniers mois, illustrent la créativité et la persistance des trafiquants.

Le 24 mars, à l’aéroport Marseille-Provence, les agents des douanes ont découvert près de 600 morceaux de peau d’alligator non déclarés, destinés à être expédiés vers la Tunisie. Utilisée notamment pour confectionner des sacs à main, ceintures ou bracelets de montre dans le secteur du luxe, la peau d’alligator peut atteindre plusieurs milliers d’euros sur le marché légal. Mais pour pouvoir exporter ce type de marchandise, des documents officiels sont indispensables : d’après la convention CITES, il est strictement interdit de transporter ces peaux sans autorisation.

Quelques semaines plus tard, le 2 juillet, ce sont près de 500 plumes d’oiseaux exotiques qui ont été saisies à l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle. En provenance du Costa Rica et destinées à l’Italie via la France, la grande majorité de ces plumes provenaient de l’ara macao, un perroquet aux couleurs flamboyantes, tandis que d’autres appartenaient au quetzal, un oiseau au plumage vert émeraude. Fort prisées pour leur éclat, ces plumes servent à la création de vêtements traditionnels, à la plumasserie de luxe, à l’ornement d’objets décoratifs et alimentent parfois des collections privées ou cabinets de curiosités.

Les douanes rappellent que la réglementation est très stricte : un simple souvenir peut suffire à enfreindre les lois sur la protection de la faune et de la flore. Les têtes et dents d’espèces exotiques sont très recherchées par les collectionneurs, mais leur transport est encadré afin de prévenir la disparition d’animaux déjà menacés d’extinction. Pendant les vacances, la prudence est donc de mise : rapporter un objet insolite sans connaître sa provenance ou son statut peut entraîner de lourdes sanctions.

La France n’est pas la seule porte d’entrée du trafic en Europe. En Allemagne, la semaine dernière, les douanes allemandes ont découvert 1 500 mygales entassées dans des paquets de biscuits à l’aéroport de Cologne, dans un colis en provenance du Vietnam.