L’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) a alerté les exploitants d’avions équipés de moteurs LEAP, soit à la fois Boeing pour les 737 MAX et Airbus pour les avions de la famille A320neo de dangers potentiels dans l’utilisation d’un dispositif LRD, pouvant entraîner des fumées toxiques dans la cabine.

L’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) a publié un bulletin d’information de sécurité (SIB) afin de faciliter la gestion des risques potentiels liés à l’activation d’un dispositif de réduction de charge (LRD) sur les avions équipés de moteurs CFM LEAP. Ce SIB a été publié suite à deux incidents survenus sur des Boeing 737 MAX 8 équipés de moteurs CFM LEAP-1B. Dans les deux cas, un impact aviaire a entraîné de graves dommages au moteur, ce qui a ensuite déclenché l’activation du LRD, provoquant un dégagement de fumée. Aucun blessé n’a été signalé lors de ces incidents et aucun incident en service impliquant l’activation du LRD n’a été recensé sur la famille Airbus A320neo. Bien que la famille Airbus A320neo, qui utilise des moteurs Leap-1A, n’ait pas connu de déclenchements de LRD avec de similaires scénarios de fumée, l’AESA adopte une position de précaution.

Les exploitants doivent s’assurer que les pilotes sont informés des risques et préparés à gérer des scénarios impliquant des activations potentielles de LRD, en particulier en cas de vibrations ou d’avaries importantes du moteur. En outre, l’agence insiste sur le fait que ces risques doivent être abordés de manière adéquate lors de la formation de conversion des pilotes et des sessions régulières de formation continue. Ce bulletin fait suite aux recommandations similaires formulées par le National Transportation Safety Board (NTSB) en juin.

Le dispositif de réduction de charge (LRD) est un mécanisme de sécurité conçu pour réduire les charges structurelles sur les moteurs en cas de déséquilibre important de la soufflante, par exemple en cas d’endommagement des pales.

Bien que ce dispositif protège le moteur, son activation peut créer par inadvertance une voie de fuite d’huile dans le compresseur. Cette huile contaminée peut s’infiltrer dans le système de purge d’air de l’avion, ce qui provoque une épaisse fumée à l’intérieur de la cabine et du cockpit.

L’AESA a noté que l’architecture des vannes de prélèvement d’air moteur diffère entre le 737 MAX et l’A320neo, mais a souligné l’importance d’une intervention rapide de l’équipage pour gérer les incidents liés à la fumée. Si le moteur concerné n’est pas arrêté ou isolé rapidement, le dégagement de fumée peut se poursuivre jusqu’à la fermeture automatique des vannes de prélèvement d’air.

L’AESA conseille aux pilotes de suivre les procédures établies dans le manuel de référence rapide (Quick Reference Handbook ou QRH) en cas de panne de moteur ou de présence de fumée. En cas d’activation de la LRD, l’isolation du système de purge du moteur concerné ou l’arrêt du moteur peuvent atténuer efficacement la contamination par la fumée.

Fumée dans la cabine : l’AESA alerte sur l'activation d’un dispositif sur les moteurs LEAP 1 Air Journal

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