Un avion de ligne russe avec 49 personnes à bord s’est écrasé dans l’extrême est du pays, sans faire de survivants, selon les premières informations, rapportent les agences de presse locales.
Le ministère de la Défense civile, des Situations d’urgence et des Secours en cas de catastrophe a déclaré jeudi qu’un avion Antonov An-24, exploité par la compagnie aérienne sibérienne Angara, avait disparu des écrans radar à l’approche de sa destination, Tynda, une ville de la région de l’Amour, frontalière avec la Chine.
Les secouristes russes ont découvert le fuselage de l’avion en flammes, a indiqué le ministère des Situations d’urgence, et des débris ont été retrouvés à Amur, a rapporté l’agence de presse Interfax.
« Un hélicoptère Mi-8 de Rosaviatsiya [l’autorité russe de l’aviation civile] a repéré le fuselage en feu », a indiqué le ministère des Situations d’urgence sur Telegram. Les secours ont localisé l’épave en feu à environ 15 km de l’aéroport de Tynda, sur le flanc d’une montagne. Les premières informations des services d’urgence suggèrent qu’il n’y a aucun survivant. Selon l’agence de presse TASS, une erreur de l’équipage lors de l’atterrissage par mauvaise visibilité serait l’une des causes possibles du crash.
Il semble que l’avion était en approche finale sur la piste 06 de Tynda lorsqu’il a remis les gaz. L’appareil a par la suite été porté disparu.
Le gouverneur régional, Vassili Orlov, a déclaré que, selon les données préliminaires, il y avait 43 passagers, dont cinq enfants, et six membres d’équipage à bord.
Angara Airlines est une compagnie aérienne basée à Irkoutsk, en Russie, interdite de vol dans l’espace aérien de l’UE depuis 2022, et dont la flotte comprend une vingtaine d’appareils, incluant des avions Antonov essentiellement et des hélicoptères de transport passagers Mil Mi-8.

Greg6 a commenté :
24 juillet 2025 - 11 h 54 min
L’an-24 est entré en service en 1962, et la production s’est terminée à la fin des années 70… (s’il ne s’agit pas d’un an-32).
Il est inconcevable que de tels appareils puissent encore être en service, qui plus est dans le transport de passagers civils. C’est un peu comme si des Hawker hs-748 étaient encore utilisés en Europe.
Les autorités russes auraient du pousser au remplacement de ces appareils par des Atr, des Dash-8, ou par une relance du programme Il-114. C’est sur qu’aujourd’hui avec les sanctions ça devient plus compliqué… mais ils ont eu le temps depuis la chute du mur.
Grinch' a commenté :
24 juillet 2025 - 16 h 05 min
L’âge de l’avion importe peu si il est bien entretenu. Il y a bien encore des DC-3 (certes remotorisés mais leurs cellules datent de la seconde guerre mondiale) qui assurent des missions de ravitaillement des bases antarctiques. Dans le cas de cet An-24, rien n’est dit sur son état général.
De plus, dans ce genre de contrées avec un climat particulier, des avions rustiques et solides – comme l’URSS savait parfaitement produire à l’époque – sont souvent préférables, la preuve avec les Canadiens qui utilisent encore en nombre des B737-200 et des DC-6 en Arctique.
Quoi qu’il en soit, le plus triste est que 49 personnes aient perdu la vie.
Greg6 a commenté :
25 juillet 2025 - 14 h 23 min
Ce n’est pas faux ce que vous dites.
Néanmoins, les an-24 sont des appareils qui effectuent des vols (très) réguliers, comme n’importe quel avion de ligne banal dans n’importe quelle compagnie banale.
Vous parlez de votre coté d’appareils spécialisés, utilisés sur des missions spécialisées, parfaitement préparés et adaptés. Et effectuant nettement moins d’heures de vol à l’année. Des appareils qui ont le temps d’être “chouchouté” entre deux vols, par des techniciens eux mêmes spécialisés et très compétents.
Une simple (et petite) compagnie régionale effectuant des rotations régulières commerciales classiques n’aura pas ce degré de soin apporté à chaque vol, à chaque appareil. Ce degré de surveillance et d’attention nécessaire pour contrebalancer la vieillesse de l’appareil. Sans compter les problèmes de pièces détachées.
Les mêmes problèmes sont survenus dans certains pays d’Amérique du sud avec des dc-3. Et ce malgré leur fiabilité légendaire, leur robustesse à toute épreuve. Incidents multiples, crashs…
Les défaillances augmentent avec l’âge, on ne peut rien y faire.
Je pense que les atr sont suffisamment robustes et rustiques pour s’y coller. Il y en a beaucoup qui volent au Canada dans des conditions difficiles. Ou que les russes avec le programme Il-114 pouvaient faire quelque chose.
Greg6 a commenté :
25 juillet 2025 - 14 h 33 min
(J’ajouterai aussi que tous ces appareils anciens sont beaucoup plus exigeants pour les pilotes que des appareils modernes.
Ce qui augmente encore les sources potentielles d’incidents)
Jean Christophe Royer a commenté :
2 août 2025 - 20 h 24 min
L’affaire de cet An-24 construit en 1976 illustre tragiquement l’accumulation de dérives possibles lorsqu’une flotte vieillissante est maintenue artificiellement en activité sans garanties suffisantes de maintenance, d’encadrement technique, ni de transparence réglementaire. La question n’est pas seulement technique, elle est structurelle et politique.
N. Louvier a commenté :
24 juillet 2025 - 14 h 21 min
Les derniers mots de l’équipage : “maudit soit Poutine qui nous a forcé à voler sur une telle poubelle !”.
Jean Christophe Royer a commenté :
2 août 2025 - 20 h 32 min
Le commentaire de Greg6 néglige un point fondamental : il ne suffit pas de connaître la date d’entrée en service d’un modèle d’avion pour juger de la situation. Ce n’est pas l’An-24 en tant que type qui pose question ici, mais la date précise de fabrication de l’appareil concerné — en l’occurrence 1976, selon l’agence TASS. Il avait donc près de 50 ans d’âge, ce qui est notable, mais techniquement autorisé du moment que les inspections et certifications sont régulièrement renouvelées, ce qui était le cas avec une navigabilité prolongée jusqu’en 2036.
Le problème n’est donc pas simplement celui de l’ancienneté de l’appareil, mais du contexte réglementaire, des pratiques de maintenance, et des antécédents de sécurité au sein même d’Angara Airlines, où une inspection récente avait déjà révélé de graves manquements. Cela renforce l’idée que ce n’est pas tant l’âge de l’avion qui compte, mais la rigueur des procédures et le respect des normes internationales.