Air India a constaté une « légère augmentation » des congés de maladie signalés par les pilotes de sa flotte à la suite de l’accident d’avion d’Ahmedabad, avec 112 pilotes se déclarant malades en une seule journée le 16 juin, selon le gouvernement.

En réponse à la question d’un membre de la Lok Sabha concernant un nombre important de cas d’arrêt maladie chez Air India suite à l’accident, le ministre d’État à l’Aviation civile, Murlidhar Mohol, a déclaré jeudi une légère augmentation des arrêts maladie déclarés par les pilotes, et pas moins de 51 commandants de bord se sont déclarés malades le 16 juin.

« Air India a signalé une légère augmentation des arrêts maladie déclarés par les pilotes de toutes les flottes suite à l’accident de l’AI-171. Le 16 juin 2025, 112 pilotes se sont déclarés malades, dont 51 commandants de bord (P1) et 61 copilotes (P2) », a indiqué le ministre dans une réponse écrite.

« De plus, concernant le suivi de la santé mentale, il a été recommandé aux organisations (exploitants réguliers et non réguliers, FTO et AAI) de mettre en place un programme de soutien par les pairs (PSP) pour leurs employés. Les organisations sont tenues de permettre, de faciliter et de garantir l’accès à ce programme proactif et non punitif qui aidera et soutiendra les équipages de conduite et les contrôleurs aériens à identifier, gérer et surmonter tout problème », a déclaré Mohol. FTO et AAI désignent respectivement les organismes de formation au pilotage et l’Autorité aéroportuaire indienne.

Le vol AI171 d’Air India, un Boeing 787-8 en route de Ahmedabad à Londres Gatwick, s’est écrasé le 12 juin 2025 peu après son décollage de l’aéroport d’Ahmedabad, percutant un bâtiment sur le campus d’un collège médical. Ce terrible accident a causé la mort de 260 personnes, dont 241 à bord de l’appareil (230 passagers et 12 membres d’équipage) et 19 personnes au sol. Un seul passager a survécu au crash.

L’enquête préliminaire indique que les deux moteurs ont subi une panne simultanée due à une coupure de l’alimentation en carburant, les commandes des moteurs ayant changé de position de « RUN » à « CUTOFF » sans raison évidente. Les pilotes ont tenté de redémarrer un moteur, puis le second, sans succès complet, avant l’accident fatal. La presse indienne a relevé que le commandant de bord de ce vol souffrait de dépression.

Dans ce contexte, la Direction générale de l’aviation civile indienne (DGCA) avait, dès février 2023, recommandé aux compagnies aériennes d’instaurer une formation spécifique et autonome pour les équipages et les contrôleurs aériens afin de mieux reconnaître et gérer les effets néfastes des troubles de la santé mentale. Cette recommandation semble particulièrement pertinente à la lumière des investigations autour de l’accident AI171, où des éléments psychologiques ou liés à la fatigue mentale des pilotes pourraient être pris en compte, même si aucune cause définitive n’a encore été communiquée publiquement.

Air India a mis en place une cellule de crise pour assister les familles des victimes et collabore pleinement avec les autorités dans la conduite de l’enquête. L’accident est le premier impliquant un Boeing 787 en perte totale depuis sa mise en service en 2011 et soulève des questions sur la sécurité et les pratiques de gestion du stress au sein des équipages.

Cette tragédie met en lumière la nécessité cruciale de prendre en compte la santé mentale dans l’aéronautique, un domaine où la charge psychologique est particulièrement élevée, et où les erreurs humaines, parfois liées à des troubles non détectés, peuvent avoir des conséquences désastreuses.

Quatre jours après le crash du vol AI171, 112 pilotes d'Air India ont pris un congé maladie en une seule journée 1 Air Journal

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