Collisions évitées de justesse, manœuvres d’urgence et dans un cas tragique le 29 janvier 2029 à Washington D.C., perte de vies humaines… Depuis le début de l’année 2025, les États-Unis connaissent une série inhabituelle d’incidents et d’accidents impliquant des avions commerciaux et des appareils militaires.

Dernier incident en date : vendredi 25 juillet, peu après son décollage, un Boeing 737 de Southwest Airlines reliant Burbank, en Californie, à Las Vegas, a décroché d’une centaine de mètres pour éviter une possible collision en plein ciel avec un jet militaire de type Hawker Hunter. Selon la Federal Aviation Administration (FAA), l’incident s’est produit environ six à huit minutes après le décollage, alors que l’avion avait atteint une altitude de 14 100 pieds. Les systèmes de bord du vol SWA1496 ont détecté la présence d’un autre avion dans la zone, déclenchant deux alertes anticollision successives -le système TCAS (Traffic alert and Collision Avoidance System) a d’abord ordonné une montée, puis immédiatement une descente d’une centaine de mètres.

Les passagers du vol WN1496 décrivent une scène chaotique à bord : plusieurs personnes ont été soulevées de leurs sièges, et deux membres de l’équipage de cabine, alors debout dans le couloir, ont été blessés. « On a ressenti une chute significative pendant environ deux secondes, puis quelques secondes plus tard, l’avion est tombé en chute libre pendant huit à dix secondes. Les gens hurlaient, c’était le chaos ; beaucoup pensaient que l’avion allait s’écraser », raconte un passager à la chaîne NBC.

Le vol SWA496 a continué sa route vers Las Vegas et a atterri sans autre incident, a déclaré Southwest Airlines. « Aucun blessé n’a été signalé immédiatement par les clients, mais deux personnels de cabines sont soignés pour des blessures », l’un sur place à l’atterrissage, et l’autre transporté à l’hôpital, a indiqué Southwest Airlines.

La FAA a confirmé que l’appareil militaire impliqué était un Hawker Hunter MK 58 appartenant à une société privée travaillant pour la Défense, effectuant un vol entre El Paso (Texas) et Point Mugu (Californie). Les premières analyses des données du trafic aérien indiquent que les deux avions se sont retrouvés à moins de deux miles nautiques l’un de l’autre, à des altitudes presque similaires, déclenchant le système TCAS du Boeing 737.

Cet incident, survenu une semaine après une manœuvre similaire d’un Embraer E175 de Delta Air Lines pour éviter un bombardier quadriréacteur B-52 au-dessus du Dakota du Nord, soulève de nouvelles questions sur la gestion des vols commerciaux et des vols militaires dans le ciel américain. Le 28 mars 2025, un Airbus A319 de Delta Airlines a évité de peu un avion de chasse T-38 de l’US Air Force lors d’un survol commémoratif en zone proche de l’aéroport Washington D.C.-Ronald Reagan. Deux mois plus tôt, le 29 janvier 2025, toujours à proximité de l’aéroport de Washington D.C., un Bombardier CRJ-700 d’American Eagle (opéré par PSA Airlines) est entré en collision en vol avec un hélicoptère militaire Sikorsky UH-60 Black Hawk de l’armée américaine, faisant 67 morts.

La cohabitation entre aviation civile et opération militaire met à rude épreuve les systèmes de sécurité et la coordination du trafic aérien aux États-Unis. Cette situation alarme autant les professionnels que les autorités, qui appellent à renforcer la vigilance et à mieux organiser l’espace aérien partagé.