La FNAM (Fédération Nationale de l’Aviation et de ses Métiers) et l’UAF (Union des Aéroports Français) ont dévoilé, le 10 juin 2025, les résultats d’une étude sociologique d’envergure consacrée aux pratiques et profils des passagers aériens. Elle révèle la diversité des voyageurs aériens en France, l’utilité sociale et territoriale de l’avion ainsi que l’adhésion des Français à une transition écologique du secteur.
Contrairement aux idées reçues, l’avion n’est pas réservé aux loisirs ou à une élite : 27 % des voyages répondent à des besoins de retrouvailles avec la famille ou des amis (VFR), un segment en forte augmentation (+46 %). Pour 86 % des Français, l’avion ouvre les horizons, même si la faible offre domestique limite son usage sur le territoire métropolitain. Le prix des billets d’avion demeure néanmoins le principal frein : pour 59 %, le coût reste un obstacle, et 83 % estiment qu’il faut faire des efforts financiers pour voyager ainsi. Conséquence : nombre d’usagers (80 %) adoptent des stratégies – pour réaliser des économies, aux affûts des promotions – pour rendre ces déplacements possibles.
Cependant, le poids du transport aérien dans la vie des Français se confirme : en 2024, plus de 206 millions de passagers ont été enregistrés, soit une hausse de 11 % depuis 2016. Près des deux tiers des Français prennent l’avion et un tiers effectue au moins un vol chaque année. L’accès au ciel s’est largement démocratisé : la part des employés gagnant le tarmac a bondi (+7 points depuis 2016), représentant désormais 43 % des actifs utilisateurs. Les jeunes sont particulièrement moteurs : les moins de 35 ans constituent 46 % des passagers (+9 points). Dans les zones rurales, 60 % des habitants prennent l’avion, tandis que, dans les DROM (« Départements et Régions d’Outre-Mer »), cette proportion grimpe à 95 % – un véritable outil de désenclavement et de développement pour ces territoires.
Une transition environnementale plébiscitée
L’étude met aussi en lumière l’adhésion de la population à la nécessaire transformation écologique du secteur. 70 % croient que l’aviation parviendra à se décarboner progressivement, tandis que 81 % soutiennent une implication de l’État à condition que l’aide octroyée aux compagnies soit conditionnée à des engagements environnementaux concrets. L’avion, désormais, n’est ni porté aux nues ni stigmatisé : pour 65 % des sondés, son usage est socialement neutre.
Un secteur clé pour le tissu national
Au-delà de la mobilité, le transport aérien demeure perçu comme un pilier industriel et territorial. 79 % des Français y voient un fort potentiel d’emplois et 78 % le considèrent indispensable au développement des territoires. L’avion ne s’oppose pas aux autres modes de déplacement : 80 % des sondés estiment que son utilisation se combine au train ou à la voiture et 80 % jugent qu’une vie sans avion renforcerait l’isolement des régions éloignées, particulièrement en Outre-mer.
Réalisée avec SIA Partners et l’institut IFOP, l’enquête multiplie les sources : elle croise les données de l’Enquête Nationale des Passagers Aériens de la DGAC, des questionnaires menés dans 16 aéroports du pays ainsi qu’un grand sondage national auprès de près de 4 000 personnes représentatives de la population française, y compris dans les départements et territoires d’Outre-mer.
L’objectif affiché de cette étude, cofinancée par la FNAM, l’UAF, ADP et Air France : déconstruire certains clichés persistants à propos du transport aérien, souvent relayés dans le débat public. La diversité des profils de passagers, l’utilité territoriale et sociale de l’avion, mais aussi le soutien à la transition écologique y sont examinés en détail. Le travail d’analyse, appuyé par SIA Partners, a notamment abouti à la définition de 15 personas types, dressant une cartographie inédite des usages et tendances de la mobilité aérienne en France.
Télécharger l’étude via ce lien.
Télécharger le sondage IFOP via ce lien.

Pierre a commenté :
28 juillet 2025 - 8 h 47 min
Les Compagnies low-cost sont un vecteur de croissance surtout pour les jeunes.
Ryanair et Easy-Jet ne sont pas les deux plus grandes compagnies en Europe pour rien.
Greg6 a commenté :
28 juillet 2025 - 11 h 50 min
Pour tout le monde je dirai. Les low-cost se sont imposées dans tous les domaines du point à point (court/moyen courrier) ou presque. Les compagnies classiques ne résistent qu’en se recentrant sur leur hub, car c’est un modèle sur lequel les low-cost ne veulent pas aller.
Et ces compagnies traditionnelles lancent d’ailleurs leurs propres low-cost en dehors du hub.
Qu’on aime ou pas, la majorité des passagers, jeunes ou moins jeunes, modestes ou classes moyennes, veulent juste payer le billet le moins cher possible. En tout cas en Europe (moins vrai aux usa par exemple).