Le bras de fer se durcit entre les PNC d’Air Canada et leur employeur. Face à plusieurs revendications non satisfaites, les représentants syndicaux appellent aujourd’hui leurs membres à se prononcer sur une éventuelle grève, dénonçant des conditions salariales et de travail jugées précaires.

Ce vote survient après l’échec des négociations avec la compagnie aérienne, qui ont abouti à une nouvelle convention collective. La composante Air Canada du SCFP, qui représente 10 000 PNC d’Air Canada et d’Air Canada Rouge, appelle à un vote de grève à la suite de l’expiration de leur convention collective le 31 mars 2025. Parmi les principaux points de discorde figurent le salaire de base, la rémunération des heures non payées, les indemnités journalières, les règles relatives aux pensions de retraite, la réglementation des tâches et les exigences en matière de repos. Selon le syndicat, un personnel de cabine débutant à temps plein toucherait à peine 1 951,30 dollars par mois, un montant qualifié d’insoutenable au regard de la charge de travail et des responsabilités inhérentes au poste.

Les PNC dénoncent en outre l’exécution de nombreuses tâches complexes, préalables au vol, sans rémunération adéquate. Parmi elles : les vérifications de sécurité, l’identification d’anomalies techniques et la préparation des services en cabine. D’après la campagne syndicale « Unpaid Work Won’t Fly » (« Le travail non rémunéré ne s’envolera pas »), les hôtesses de l’air et stewards canadiens effectueraient en moyenne 35 heures de travail non payé chaque mois — une réalité qui alimente un ressentiment croissant au sein du personnel navigant.

La phase officielle de conciliation prévue par la loi s’est achevée sans avancée, ouvrant la voie à une période de « réflexion » de 21 jours, durant laquelle les négociations peuvent se poursuivre. À l’issue de de cette période, le dépôt d’un préavis légal de grève pourrait intervenir dès le 26 août. Entre-temps, les membres du syndicat sont invités à voter en faveur de la grève lors d’un scrutin électronique ouvert du 28 juillet au 5 août.

De son côté, Air Canada se veut rassurante. Dans un communiqué, la compagnie réaffirme sa volonté de poursuivre les discussions afin de parvenir à un accord « juste et équitable ». La compagnie insiste également sur le fait que le vote et le préavis de grève s’inscrivent dans le cours normal des relations de travail syndicales et ne signifient pas nécessairement des retards ou des annulations de vols.

Ce mouvement intervient dans un contexte de tensions accrues dans le secteur aérien au Canada, confronté à de nombreux défis ces derniers mois, notamment la pénurie de main-d’œuvre, l’augmentation du coût de la vie et la reprise du trafic post-pandémique, qui mettent la pression sur les conditions de travail du personnel navigant.

Air Canada : ses PNC votent sur une grève éventuelle pour obtenir de meilleures conditions salariales et de travail 1 Air Journal

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