Dix-neuf suspects comparaissent actuellement devant la justice malgache dans le cadre de l’affaire des cinq Boeing 777-200 immatriculés à Madagascar puis transférés en Iran, malgré les sanctions internationales contre la République islamique.
Parmi les mis en cause figurent des employés de l’Aviation civile de Madagascar (ACM) et du ministère des Transports, et deux hommes d’affaires suspectés d’être les têtes pensantes : Singh Khushwinder, un ressortissant indien, et Heriniaina Rijasoa Andriamananarivo, un Malgache, selon le site Midi-Madagasikara. Tous sont poursuivis pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « atteinte à la sûreté de l’État ».
Les autorités malgaches soupçonnent que ces certificats d’immatriculation provisoire et de navigabilité, fournis par l’ACM en janvier 2025, auraient été émis expressément pour permettre le détournement des cinq Boeing 777-200, via Madagascar, vers la compagnie iranienne Mahan Air (qui serait utilisée par les Gardiens de la révolution iranienne pour transporter des combattants et des armes, selon les Etats-Unis). Bien que ces appareils étaient officiellement destinés au Kenya pour maintenance, ils ont été localisés à l’été 2025 sur le sol iranien, après avoir transité par des pays asiatiques (Cambodge, Chine et Indonésie). Cette affaire met en lumière d’importantes failles dans la régulation aéronautique malgache et embarrasse aujourd’hui au plus haut point le gouvernement malgache.
Dans la foulée des révélations, le ministre malgache des Transports, Valery Ramonjavelo, a été limogé par le Président malgache Andry Rajoelina. L’enquête mobilise la coopération de l’Organisation de l’Aviation civile internationale (OACI), du FBI américain et d’Interpol afin d’identifier tous les acteurs impliqués dans cette affaire aux ramifications internationales. Les forces de l’ordre ont procédé à des arrestations, notamment à Antsirabe et à Ampitatafika, où les deux suspects principaux s’étaient cachés. Des interrogatoires et gardes à vue ont été autorisés pour faire la lumière sur de possibles complicités au sein des institutions étatiques et du secteur privé. Le ministre démis Valéry Ramonjavelo et le directeur de l’ACM Gervais Damasy ont été auditionnés la semaine dernière par les enquêteurs. Les prochaines étapes de l’instruction devraient permettre de clarifier les responsabilités et d’éviter de nouveaux détournements potentiels d’immatriculation.

Boeing 747 @Mahan Air
julien31 a commenté :
24 août 2025 - 7 h 32 min
ah , dans les hautes sphères étatiques on était pas au courant !!! …
12 octobre 2025 - 14 h 41 min
Ça va pas s arranger avec la crise politico militaire qui a lieu en se moment