La Chine est-elle en phase de rattraper son relatif retard en matière d’attractivité touristique face à ses voisins asiatiques ? Relativement délaissée par les Français au profit de la Thaïlande, de Bali puis, plus récemment, du Japon, l’Empire du Milieu a longtemps accueilli un nombre limité de visiteurs français. Une situation surprenante au regard de l’immensité du pays et de son poids économique en Asie, surtout lorsqu’on la compare à la popularité grandissante du Japon.

Ce sont essentiellement des seniors en circuits organisés qui visitaient le pays. Cependant, la tendance semble évoluer, et la Chine pourrait devenir une destination de plus en plus prisée par les jeunes Français dans les années à venir. En témoigne, sur les réseaux sociaux, le succès de vlogs comme celui de Marcitwork, suivi par plus de 100 000 personnes sur TikTok, qui arpente la Chine à la découverte de ses multiples trésors. 

L’année 2024 a été particulièrement marquante pour les relations entre la France et la Chine, concrétisées sur le plan touristique par des mesures incitant les Français à visiter l’Empire du Milieu. Pour célébrer les 60 ans de la reconnaissance de la République populaire de Chine par le général Charles de Gaulle, une année franco-chinoise du tourisme culturel a été inaugurée, avec des échanges exceptionnels entre les deux pays tout au long de l’année dernière. Concrètement, un accord a été signé pour une exemption de visa valable pour les citoyens français (ainsi que belges, suisses et luxembourgeois) séjournant en Chine moins de 15 jours — une durée désormais portée à 30 jours jusqu’à la fin de 2025. Ce changement représente une avancée significative pour le tourisme français en Chine, car les démarches compliquées et le coût élevé du visa (111 euros) constituaient jusqu’alors un frein important, surtout en comparaison avec les voisins asiatiques comme le Japon, la Corée du Sud ou Taïwan, qui offrent aux Français une exemption de visa allant jusqu’à 90 jours. 

Une liaison aérienne directe a également été inaugurée en 2024 entre Marseille et Shanghai, avec trois vols par semaine opérés par Shanghai Airlines. Marseille devient ainsi la deuxième ville française reliée directement à la Chine, après Paris. Depuis la capitale française, Air France dessert Pékin quotidiennement en vol direct, tout comme Air China, qui propose une dizaine de vols par semaine. Air France et China Eastern Airlines assurent également des vols directs quotidiens vers Shanghai. En outre, China Southern Airlines dessert Guangzhou chaque jour, tandis que Hainan Airlines dessert Chongqing deux fois par semaine. Depuis Bruxelles, Hainan Airlines propose des vols directs quotidiens vers Pékin et Shanghai, ainsi que plusieurs fréquences hebdomadaires vers Shenzhen, proche de Hong Kong. 

Outre la capitale Pékin, la métropole de Shanghai s’impose de plus en plus comme un point fort dans la relation entre la Chine et la France. Derrière ses gratte-ciels futuristes du Bund, emblème de l’essor économique chinois, la ville révèle une dimension plus intime et sociale. Ses grands parcs, où l’on se retrouve à l’aube pour pratiquer tai-chi et méditation, témoignent d’un urbanisme pensé pour la communauté. Depuis Shanghai, une excursion à Hangzhou permet de découvrir un autre visage de la Chine, plus poétique, entre plantations de thé et lac majestueux dominé par une pagode illuminée.

En deux semaines, la région offre un voyage riche et varié. À deux heures de train, Nankin séduit autant par son patrimoine impérial que par ses sites de mémoire, tel le musée du massacre de 1937. Plus au sud, Xiamen conclut l’itinéraire sur une note paisible et moderne. Ville universitaire tournée vers l’écologie, elle séduit par son mélange de dynamisme, de gastronomie marine et de paysages urbains verdoyants. Un parcours qui illustre la diversité et la vitalité de la Chine contemporaine.

La vie en Chine reste relativement bon marché pour y passer des vacances, malgré une inflation notable depuis la crise du Covid-19. Des repas peuvent être trouvés à bas prix (entre 3 et 5 euros, boissons comprises), même à Shanghai, la ville la plus chère du pays. Les auberges de jeunesse affichent généralement des tarifs entre 10 et 20 euros la nuit. Les trains, modernes et efficaces, demeurent abordables et constituent l’une des priorités du gouvernement pour développer les infrastructures de transports. Le trajet Shanghai–Nankin coûte environ 30 euros. 

L’anglais se répand dans les grandes villes chinoises, surtout chez les jeunes, mais reste peu pratiqué dans les gares, où la signalisation uniquement en idéogrammes complique souvent la visite pour les touristes. De plus, certains hôtels n’accueillent pas les étrangers en raison de taxes spécifiques imposées par le gouvernement. Partout en Chine, en sortant des sentiers battus, la barrière de la langue reste un défi. Faire appel à une agence de voyages peut alors permettre de passer des vacances sans stress, avec un itinéraire sur mesure, des réservations gérées à l’avance et, si besoin, un guide francophone. C’est un gain de temps précieux, notamment pour éviter les erreurs logistiques (dans l’achat des billets ou l’usage du réseau ferroviaire) et profiter pleinement de son séjour, y compris dans les régions moins accessibles. 

Nombreux sont les voyagistes qui proposent des séjours en Chine, parmi lesquels l’acteur historique Maison de la Chine, devenue depuis Les Maisons du Voyage, qui exerce depuis 30 ans. Installée à Kunming, dans le Yunnan, l’agence locale de tourisme Chine sur Mesure Bynativ se distingue en organisant des voyages 100% personnalisés avec un personnel local francophone. Son statut de société de droit français garantit toutes les assurances financières nécessaires. Les réceptifs locaux comme Chine sur Mesure Bynativ ne vendent pas de billets d’avion au départ d’Europe, le voyageur devra réserver lui-même son vol. En octobre, période creuse, un vol direct aller-retour coûte environ 830 euros en classe Economique. Sinon, on trouve des vols Paris–Pékin avec escale à partir de 590 euros l’aller-retour, selon les données compilées par les comparateurs tarifaires Kayak.fr et Bourse-des-vols.com. 

Echanges culturels, vols directs, exemption de visa : la Chine à la conquête du tourisme tricolore  1 Air Journal

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