Après une série de retards de vols provoqués par des pilotes ivres, suivi d’un rappel à l’ordre du ministère des Transports japonais, Japan Airlines a présenté mercredi des excuses publiques.

Selon le ministère, au moins trois incidents de ce type se sont produits depuis un an. En août dernier, un commandant de bord prévu sur la liaison Honolulu–Chubu Centrair (Aichi) a échoué à un test volontaire de dépistage d’alcool. Trois vols ont alors été retardés de près de 18 heures et demi. Le pilote doit être limogé. En avril 2024, la police taxane aux États-Unis avait rappelé à l’ordre un commandant de JAL qui, ivre, avait provoqué des troubles dans son hôtel. En décembre 2024, deux pilotes avaient bu excessivement avant un vol et tenté de dissimuler leur consommation, entraînant encore des retards. À la suite de ces incidents, le ministère japonais des Transports avait émis un « ordre d’amélioration des pratiques » à l’encontre de Japan Airlines, interdisant notamment la consommation d’alcool par les pilotes lors de leurs escales à l’étranger.

Lors d’une conférence de presse mercredi, la présidente de JAL, Mitsuko Tottori, a admis que les contre-mesures mises en place étaient insuffisantes : « Nous prenons cette situation très au sérieux. Malgré les mesures engagées après le rappel à l’ordre de décembre, nous devons aller beaucoup plus loin », a-t-elle indiqué.

Le ministère estime que le système de gestion de la sécurité de JAL ne fonctionne pas correctement, pointant un manque de surveillance interne. Une inspection surprise menée la semaine dernière a confirmé ces failles. L’administration a exigé que la compagnie lui transmette, d’ici fin septembre, un rapport détaillant les nouvelles mesures correctives.

De nouvelles dispositions ont été annoncées. D’abord, certains pilotes considérés « à risques », notamment ceux présentant des antécédents liés à l’alcool ou des problèmes hépatiques, seront exclus des vols. Ainsi, quatre pilotes ont déjà été temporairement écartés de leurs fonctions. Ensuite, les personnels classés « risques modérés » devront envoyer la preuve de tests d’alcoolémie effectués dans leurs hôtels ou lieux d’hébergement. Enfin, une meilleure communication est attendue entre la direction générale et la branche opérationnelle des vols, un point faible identifié par le ministère.

Rappelons qu’aux États-Unis, la FAA impose un strict délai de huit heures minimum entre la dernière consommation d’alcool et la prise de poste, une norme reprise par de nombreuses autorités. Pour Japan Airlines, qui tente depuis son redressement judiciaire de 2010 de restaurer sa réputation, cette série d’incidents constitue un revers sérieux et met en péril la confiance du public dans sa culture de sécurité.

JAL se fait réprimander par les autorités concernant les cas avérés de pilotes ivres et présente ses excuses 1 Air Journal

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