Trois vols de Japan Airlines (JAL) reliant Hawaï au Japon ont subi d’importants retards la semaine dernière, dont deux d’environ 18 heures, après qu’un commandant de bord a été reconnu inapte à prendre les commandes en raison d’une consommation d’alcool, a confirmé la compagnie le 3 septembre.

En tout, quelque 630 passagers ont été affectés. Le pilote, qui a depuis été relevé de ses fonctions, devait assurer, le 28 août, la liaison entre Honolulu et l’aéroport international de Chubu Centrair, dans la région de Nagoya, rapporte Kyodo News. Mais il s’est déclaré malade le jour du départ, reconnaissant avoir bu de l’alcool la veille dans son hôtel, a précisé JAL. La compagnie a dû trouver un remplaçant, ce qui a entraîné non seulement le décalage de ce vol, mais aussi celui de deux autres départs à destination de Tokyo-Haneda.

« Nous présentons nos sincères excuses à nos clients et à toutes les parties concernées pour la gêne occasionnée », a déclaré la compagnie dans un communiqué envoyé par courriel. « Nous prenons cette affaire très au sérieux, d’autant plus qu’elle s’est produite alors que nous étions déjà sous surveillance administrative en raison de multiples incidents de sécurité, notamment liés à l’alcool, et que nous nous efforcions d’éviter que cela ne se reproduise », a déclaré JAL.

Le ministère japonais du Territoire, des Infrastructures, des Transports et du Tourisme (MLIT) a immédiatement dépêché des inspecteurs au siège de la compagnie à Tokyo, afin d’examiner ses procédures internes.

Cet épisode ravive les critiques autour de la rigueur de Japan Airlines. La société avait déjà été placée sous mesure d’amélioration des pratiques en décembre dernier après plusieurs incidents liés à l’alcool au sein de ses équipages. En février, Yuji Akasaka, président de JAL, a été démis de ses fonctions de supervision des mesures de sécurité, et les salaires d’Akasaka et de Mitsuko Tottori, PDG, ont été réduits de 30 % pendant deux mois. D’autres cadres supérieurs ont été rétrogradés dans le cadre de mesures correctives.

En avril 2024, la police locale aux États-Unis avait rappelé à l’ordre un commandant de JAL qui, ivre, avait provoqué des troubles dans son hôtel. Le vol transpacifique Dallas-Tokyo avait dû être annulé. Quelques mois plus tard, en décembre, deux pilotes programmés au départ de Melbourne vers le Japon avaient échoué aux tests d’alcoolémie avant l’embarquement, retardant le vol.

En 2018, un pilote de la compagnie aérienne Japan Airlines, avait été arrêté à l’aéroport de Londres alors qu’il s’apprêtait à voler vers Tokyo en état d’ivresse. Son éthylotest avait un taux de 93 mg d’alcool par 100 ml d’air expiré, plus de dix fois la limite de 9 mg autorisée pour un pilote. Il a été par la suite été condamné à dix mois de prison ferme.

Au Japon, les compagnies aériennes font l’objet d’une surveillance accrue depuis qu’une série d’incidents similaires – touchant aussi All Nippon Airways (ANA) – a mis en lumière les risques liés au non-respect strict des règles de sobriété dans l’aviation civile.

Nouvel incident d’alcool chez un pilote de Japan Airlines : trois vols retardés au départ d’Hawaï 1 Air Journal

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