Un pilote de la compagnie aérienne Japan Airlines, arrêté à l’aéroport de Londres alors qu’il s’apprêtait à voler vers Tokyo en état d’ivresse, a été condamné jeudi à dix mois de prison ferme.

A la fin du procès de Katsutoshi Jitsukawa au tribunal d’Isleworth près de Londres, le juge Phillip Matthews a remarqué que le « pilote expérimenté avait manifestement bu pendant une longue période peu de temps avant son arrivée à l’avion ». Et il a justifié son verdict en expliquant que la seule chose qui compte, « c’est la sécurité de toutes les personnes à bord de ce vol long-courrier, de potentiellement 12 heures ou plus. Leur sécurité a été mise en danger par votre ébriété ». Le 28 octobre 2018, le pilote de la compagnie nationale japonaise avait été arrêté à l’aéroport de Londres-Heathrow, après avoir échoué à un test d’alcoolémie avant le décollage du vol JL44 vers Tokyo-Haneda. La police avait été alerté par le conducteur du bus amenant l’équipage vers le Boeing 777-300ER de Japan Airlines, une cinquantaine de minutes avant le décollage. Son éthylotest avait un taux de 93 mg d’alcool par 100 ml d’air expiré, plus de dix fois la limite de 9 mg autorisée pour un pilote (contre 35 mg pour la limite légale au volant en Grande Bretagne). Le vol vers Tokyo était parti avec 69 minutes de retard.

Depuis l’incident, Japan Airlines et sa rivale ANA (All Nippon Airways) ont renforcé les tests d’alcoolémie : les pilotes sont interdits d’alcool 24 heures avant leur vol, alors qu’il n’y avait pas de limite légale à la quantité d’alcool permise à la profession au Japon – même si les compagnies aériennes doivent mettre en place des restrictions. Et de nouveaux éthylotests seront présents dans les aéroports étrangers, plus sensibles et impliquant la présence de PNC lors de la mesure, avec des pénalités « pour les équipages de conduite qui violent le niveau de concentration d’alcool réglementé ».

Selon le quotidien Mainichi Shimbun, les pilotes de la seule Japan Airlines ont échoué à 19 reprises au test d’alcoolémie de l’alcootest depuis le mois d’août dernier ; cela avait entrainé douze retards de vols, le temps de changer de pilotes dans ce qui était présenté aux passagers comme des « problèmes de santé d’un membre de l’équipage ». Plusieurs rivales de JAL ont avoué avoir subi les mêmes problèmes.

Le pilote ivre de Japan Airlines récolte dix mois de prison 1 Air Journal