Le vol entre Paris-Orly et Ajaccio, opéré lundi 15 septembre, a connu un atterrissage pour le moins inhabituel : pendant près d’une heure, l’appareil a dû tourner au-dessus de la Corse sans pouvoir se poser. En cause, selon Corse Matin, le contrôleur aérien en service à la tour d’Ajaccio s’était… endormi.

L’incident a surpris l’équipage et les passagers de ce vol de fin de journée, déjà parti de Paris avec une heure de retard. Arrivé en approche, l’avion n’a obtenu aucune réponse de la tour de contrôle de l’aéroport Napoléon-Bonaparte. La situation était d’autant plus délicate que la piste n’était pas éclairée. Le commandant de bord a fini par contacter directement les pompiers de l’aéroport, qui ont eux-mêmes alerté la gendarmerie après avoir constaté l’absence de réaction dans la tour.

Pendant cet intermède, l’hypothèse d’un déroutement vers Bastia a été envisagée. Finalement, le contrôleur s’est manifesté et l’avion a pu se poser sans difficulté. « En plusieurs décennies de carrière, je n’avais jamais eu à gérer un tel scénario », a confié le pilote à ses passagers, toujours selon Corse Matin.

Le quotidien ne cite pas la compagnie en question mais le site Flightradar24 indique que le vol du lundi 15 septembre en soirée correspondrait à celui d’Air Corsica opéré en A320neo, qui a est parti d’Orly avec un retard de 27 minutes et qui a atterri à Ajaccio avec un retard d’une heure et 18 minutes.

Si la situation s’est résolue sans conséquence matérielle ou humaine, l’incident interroge sur l’organisation et la sécurité du contrôle aérien en Corse. Normalement, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) impose des redondances afin d’éviter qu’un aéroport repose sur un seul contrôleur, en particulier en soirée, lorsque la mise en service des systèmes lumineux de piste est indispensable.

Selon plusieurs experts contactés par la presse, lorsqu’un aéroport ne peut garantir l’assistance de la tour, la règle veut qu’un pilote demande soit un déroutement vers une autre plateforme, soit une procédure d’approche dite « autonome » si la piste est utilisable. Dans ce cas précis, l’absence d’éclairage interdisait toute tentative d’atterrissage.

Cet épisode, rare en France métropolitaine, survient alors que les syndicats de contrôleurs aériens alertent régulièrement sur les sous-effectifs et la fatigue de leurs équipes. En Corse, où le trafic double presque en période estivale, la pression est accrue pour maintenir un service continu, de jour comme de nuit.

Incident inédit à Ajaccio : un avion obligé d’attendre, le contrôleur s’était assoupi 1 Air Journal

©Air Corsica