Seize ans après le crash du vol AF447 Rio-Paris au milieu de l’océan Atlantique qui avait fait 228 morts, le procès en appel s’ouvre ce lundi 29 septembre à Paris, Airbus et Air France poursuivis une nouvelle fois pour homicides involontaires.
Dès le début, les investigations se sont révélées complexes : il a fallu attendre deux ans pour retrouver les boîtes noires, remontées des fonds océaniques à près de 4 000 mètres de profondeur. Les premiers rapports ont mis en lumière une conjonction de facteurs techniques et humains, notamment le givrage des sondes de vitesse Pitot face à une zone orageuse instable, qui a désorienté les pilotes, les conduisant à perdre le contrôle de l’Airbus A330 ce 6 janvier 2009.
En 2017, un rapport judiciaire avait déjà souligné des erreurs de pilotage mais avait aussi évoqué des “dangers qui n’avaient jamais été perçus auparavant” liés à l’équipement technique, sans établir de faute pénale claire d’Airbus ou d’Air France. Le 29 août 2019, un non-lieu général avait été prononcé par les juges d’instruction, estimant que les fautes de pilotage expliquaient l’accident sans qu’Airbus ou Air France soient fautifs. Cette décision avait choqué les familles des victimes et plusieurs syndicats.
Mais en mai 2021, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a annulé ce non-lieu, considérant qu’un procès public était nécessaire pour faire toute la lumière, notamment sur les responsabilités d’Airbus et d’Air France, qui auraient selon elle manqué à leur devoir de formation ou d’information des pilotes face à cette défaillance technique. Le procès correctionnel s’est tenu du 10 octobre au 8 décembre 2022. Le tribunal de Paris a finalement relaxé Airbus et Air France le 17 avril 2023, estimant que des “négligences” ou “imprudences” avaient pu être commises, mais qu’aucun lien de causalité direct ne pouvait être établi avec l’accident.
Le parquet général a cependant fait appel de cette décision, invoquant la nécessité d’approfondir la responsabilité pénale des parties, ce qui amène au procès en appel qui s’ouvre ce 29 septembre 2025 et qui devrait durer deux mois, jusqu’à fin novembre.
Des proches toujours en quête de vérité
Pour les familles des victimes, ce procès est l’occasion d’obtenir enfin des réponses claires et, éventuellement, des sanctions. Danièle Lamy, présidente de l’association Entraide et Solidarité AF447, résume l’attente des proches : “Nous voulons que la mémoire de nos disparus soit respectée et que toute la vérité soit connue.“
Si Airbus et Air France reconnaissent certaines imprudences, ils contestent toute responsabilité pénale dans ce drame, insistant sur les circonstances exceptionnelles et les erreurs humaines des pilotes comme cause principale.

@BEA/Google
Doudedudi a commenté :
27 septembre 2025 - 20 h 46 min
Je comprends la douleur des familles des victimes mais ce procès n’apportera rien de plus sur la recherche de la vérité.
La vérité est connue depuis longtemps. Il y a plusieurs centaines de pages de rapport du BEA qui établissent avec certitude les causes de l’accident.
Bio a commenté :
29 septembre 2025 - 8 h 31 min
recherche de vérité ? quelle vérité ? celle qui rapporte un max d’indemnités ?
Bako a commenté :
27 septembre 2025 - 22 h 34 min
Et pour le Nice Ajaccio on en est où ???
Malaysian Airlines meme cas de figure ???
Bacot a commenté :
27 septembre 2025 - 22 h 35 min
Et pour le Nice Ajaccio on en est où ???
Malaysian Airlines meme cas de figure ???
28 septembre 2025 - 9 h 46 min
À ce stade les familles ne cherchent pas la vérité!
Elles cherchent un coupable qui (les) paye ( littéralement )!
Bio a commenté :
29 septembre 2025 - 8 h 30 min
Il faut savoir que si la compagnie est condamnée, les indemnités sont limitées (le fameux tarif en fonction de la nationalité). Par contre si le constructeur est reconnu coupable d’un défaut, alors là il n’y a pas de limite. C’est pour ça que la “quête de vérité” ne s’arrêtera pas tant que les avocats des familles n’auront pas réussi à faire condamner Airbus.
atplhkt a commenté :
28 septembre 2025 - 17 h 34 min
Pour ce qui est du rapport du BEA (vol AF447) il est accessible à partir de ce lien :
https://bea.aero/fileadmin/documents/docspa/2009/f-cp090601/pdf/f-cp090601.pdf
Les rapports des autorités aéronautiques (BEA / NTSB / et similaires) sont techniques, factuels, et n’ont pas pour objet de définir les responsabilités :
https://www2023.icao.int/safety/airnavigation/AIG/Database1Docs/France_Recueil_Textes_R%C3%A8glementaires_052017.pdf
Ce point relève des procédures judiciaires (initiées en leur temps) avec expertises et contre-expertises demandées par les parties. Un procès en instance avait été tenu (jugement rendu) et c’est donc le procès en appel qui est à venir.
Pour la catastrophe du vol AJACCIO / NICE évoquée il y a un rapport du BEA également accessible :
https://bea.aero/fileadmin/documents/docspa/1968/f-hb680911/pdf/f-hb680911_05.pdf
Ce qui est certain et acté est que l’équipage a échangé (VHF) deux minutes avec les services de contrôle aérien (au sol) depuis l’instant où il a été émis ” on a des ennuis ” jusqu’à ” si ça continue on va se crasher (voir annexe IV du rapport page 17). Par ailleurs (comme détaillé en le rapport) il y a déjà eu deux campagnes de recherche de débris en mer (voir annexe II du rapport) et une nouvelle campagne est programmée (diligentée par la justice).
Pour le vol MH 370 l’état Malaysien a signé il y 8 ou 9 mois pour une nouvelle campagne de recherche en mer. Elle a été entreprise par la société OCEAN INFINITY (interrompue pour raison météorologique). Elle devrait reprendre prochainement :
https://www.lefigaro.fr/international/ce-n-est-pas-la-saison-en-malaisie-les-recherches-du-vol-mh370-suspendues-a-cause-de-la-meteo-20250403