PLAY Airlines, la compagnie islandaiselow cost basée à Keflavik, a annoncé la cessation immédiate de ses opérations après un peu plus de quatre ans d’activité, marquant ainsi la fin d’un modèle fondé sur l’espoir d’une reconquête du marché européen après son désengagement progressif des liaisons transatlantiques.

Cette décision brutale, fruit d’une série de difficultés financières, affectera des milliers de passagers et près de 400 employés, tout en bouleversant l’écosystème du transport aérien islandais. Selon le communiqué officiel de la compagnie : « Le conseil d’administration de Fly Play hf. a décidé de mettre fin aux opérations, et tous les vols de la compagnie sont annulés. L’entreprise travaillera étroitement avec les autorités et les employés pour mener à bien la procédure de cessation d’activité. » PLAY souligne que cette décision est le résultat d’une longue période de performances inférieures aux attentes, de ventes décevantes, de la pression médiatique négative et de dissensions internes concernant la stratégie du groupe : « Les ventes de billets ont été mauvaises ces dernières semaines et mois à cause de l’impact de la couverture médiatique défavorable, et les désaccords internes ont accentué le malaise. »

« L’automne dernier, PLAY avait adopté un nouveau modèle d’affaires qui avait suscité une vague d’optimisme. Malheureusement, force est de constater que ces changements n’ont pas permis de surmonter les problèmes financiers structurels de la compagnie. Rétrospectivement, ces mesures auraient dû être engagées bien plus tôt », précise la direction. La réorientation du réseau vers l’Europe, l’abandon progressif des lignes transatlantiques dès octobre 2024, le transfert des activités vers une filiale maltaise et le recours accru à la location d’appareils avec équipage (ACMI) aux autres compagnies, entraînant une capacité en baisse n’ont pas permis de redresser la barre.

Conséquences sociales et économiques

La cessation des activités de PLAY entraîne la perte de 400 emplois directs et l’obligation, pour des milliers de passagers, de trouver des solutions alternatives pour leur retour. Les partenaires commerciaux de la compagnie seront eux aussi affectés par des pertes financières importantes. « Le conseil d’administration et la direction de PLAY tiennent à souligner que tous les efforts ont été faits pour éviter ce scénario. Cette décision, la plus difficile possible, n’a été prise qu’après épuisement de toutes les autres alternatives. Le conseil présente ses excuses à toutes les personnes concernées », conclut le communiqué. Selon  le site Planespotters, la flotte de PLAY ne disposait plus que de 6 A320 en septembre.

La défaillance de PLAY fait écho à celle de WOW Air en 2019, qui avait également laissé l’Islande sans seconde compagnie aérienne sur le créneau du low cost international. Le secteur demeure confronté à une intense saisonnalité, à une concurrence exacerbée et à des marges faibles rendant la viabilité des modèles transatlantiques interminables difficiles pour les compagnies indépendantes islandaises.

La low cost d’Islande PLAY cesse ses activités, ses avions cloués au sol 1 Air Journal

©Fly Play