Cet été 2025, les prix des billets d’avion ont connu une hausse particulièrement marquée en France et en Europe, dépassant nettement l’inflation générale et soulevant de nombreuses interrogations chez les voyageurs.
Selon Flightright, spécialiste de l’indemnisation des passagers aériens, cette flambée des tarifs n’est pas seulement attribuable à des facteurs classiques comme la taxe aérienne ou le coût du carburant. Entre mai et juillet 2025, les prix des billets d’avion ont progressé deux à trois fois plus vite que l’année précédente, avec des hausses de 4,9 % en mai, 4,4 % en juin et 6,8 % en juillet. Sur un billet moyen à 300 €, cela représente jusqu’à 75 € de plus pour une famille de quatre personnes. Sur la même période, l’inflation générale est restée faible (autour de 0,7 %), ce qui confirme que le secteur aérien suit une logique inflationniste propre, décorrélée des autres dépenses de consommation.
Les « faux coupables » : taxes et carburant
Les analyses montrent que la nouvelle taxe de solidarité (« taxe Chirac »), instaurée au printemps, n’explique qu’une faible partie du phénomène : cette taxe ajoute entre 1 % et 2,5 % au prix du billet selon la destination. De plus, le coût du carburant a reculé en 2025 (environ 86 $ le baril contre 99 $ en 2024), rendant également insatisfaisante l’explication par l’énergie. En réalité, l’essentiel des hausses se concentre sur les périodes de forte demande et non de façon continue, ce qui écarte l’hypothèse d’une hausse structurelle liée aux coûts.
La mécanique tarifaire et les frais additionnels
La stratégie tarifaire des compagnies aériennes, basée sur le « yield management » (ajustement des prix en fonction du remplissage et de la demande), apparaît comme le réel moteur de la hausse. Les algorithmes des transporteurs s’ajustent automatiquement en fonction de la tension commerciale. À cela s’ajoutent des frais additionnels (bagage cabine, choix de siège, embarquement prioritaire), qui sont désormais au cœur du modèle économique de toutes compagnies aériennes, et pas seulement les low cost. En 2024, ces frais ont généré des centaines de millions d’euros, représentant jusqu’à 30 % des revenus pour certaines compagnies aériennes européennes.
Alors que le carburant baisse et la fiscalité ne joue qu’un rôle marginal, les compagnies aériennes affichent une rentabilité exceptionnelle : l’IATA prévoit 36 milliards d’euros de bénéfices nets en 2025, contre 32,4 milliards en 2024. La stabilité financière des transporteurs est assurée, mais la facture s’alourdit pour les passagers, sans justification directe liée aux coûts ou à la fiscalité, selon Flightright.
En résumé, carburant en baisse, taxe marginale, profits en hausse : les explications habituelles ne justifient pas la flambée. C’est le jeu tarifaire et les services facturés qui font la différence. « La stabilité économique des compagnies aériennes n’est pas menacée. Au contraire, elles affichent une rentabilité record. La vraie question n’est donc pas leur équilibre, mais le déséquilibre pour le passager : il paie beaucoup plus, sans que ce soit justifié », commente Imane El Bouanani, responsable juridique France de Flightright.

@IATA
SERGE13 a commenté :
4 octobre 2025 - 7 h 32 min
Les prix ont explosé pour une raison: les gens voyagent car ils ont du fric à dépenser. Rien d’autre. Les compagnies en profitent. Tout le monde est content.
Mosquito a commenté :
4 octobre 2025 - 9 h 10 min
Simpliste….mais pas faux…. paradoxe… de plus en plus de pax malgré des prix à la hausse.
Si ces benefices servent à verdir le transport aérien alors c’est acceptable.
Lomnava a commenté :
4 octobre 2025 - 9 h 46 min
les prix de la nourriture, des téléphones, forfaits doivent exploser car les gens mangent, utilisent leur téléphone ont du fric à dépenser !
Mosquito a commenté :
4 octobre 2025 - 12 h 37 min
Vous confondez ‘nécessaire ‘ et ‘superflu ‘
Lomnava a commenté :
5 octobre 2025 - 17 h 51 min
désolé je ne savais pas que voyagé en avion était du superflu.
Anhuro a commenté :
8 octobre 2025 - 6 h 04 min
Superflu ? Oui de faire payer un “choix” de siège !
Dernièrement j’ai demandé un siège hublot et j’ai obtenu un siège couloir car pas de place !
Dans l’appareil 25 sièges hublot libres !
La demoiselle a détourné le regard la povre, Terimas kasis.
Nico9 a commenté :
4 octobre 2025 - 8 h 05 min
Il faut bien financer la guerre…
Tchale a commenté :
4 octobre 2025 - 9 h 50 min
Non elles doivent bien mettre assez de coté pendant la moisson pour faire face à l’hiver.