Alors qu’aux Etats-Unis, la paralysie budgétaire dure depuis trente-six jours, le plus long shutdown de l’histoire américaine, la menace d’un service aérien fortement perturbé pèse.  Il y a un risque de possibles fermetures de l’espace aérien dans certaines régions du pays si le blocage gouvernemental se poursuivait au-delà de la semaine prochaine, a averti le ministre des transports américain Sean Duffy.

Lors d’une conférence de presse, Sean Duffy a déclaré sans détour : « Si nous arrivons à une semaine à partir d’aujourd’hui, vous verrez un chaos généralisé. Vous verrez des retards de vols importants, des annulations en masse, et il se peut que nous devions fermer certaines parties de l’espace aérien, car nous ne pouvons tout simplement pas le gérer sans contrôleurs aériens suffisants. » Cette alerte souligne la gravité de la situation alors que près de 50% des grands centres de contrôle aérien américains souffrent de pénuries de personnel critiques.

Actuellement, environ 13 000 contrôleurs aériens travaillent sans être payés, dans le contexte de ce blocage gouvernemental qui dure depuis plus d’un mois. À New York, l’un des espaces aériens les plus fréquentés, 80% du personnel a annoncé son absence, accentuant le risque de perturbations majeures. Le secrétaire Duffy a exprimé la dure réalité à Philadelphie : « Ces Américains travaillent dur, ont des factures à payer, et ils sont forcés de faire un choix : aller travailler comme contrôleur aérien ou trouver un autre emploi pour subvenir aux besoins de leur famille. Le problème ne va que s’aggraver avec le temps. »

Sean Duffy avait auparavant menacé de licencier les contrôleurs qui ne se présenteraient pas au travail. « Quand vous venez travailler, vous êtes payés. Si vous ne venez pas, vous ne l’êtes pas. Si certains de nos employés ne sont pas dévoués, nous allons les laisser partir », avait-il déclaré début octobre. Toutefois, il a légèrement adouci son propos récemment en affirmant qu’il ne licencierait aucun contrôleur pour absence liée à ces circonstances exceptionnelles. « Ils ont besoin de soutien, d’argent et d’un salaire. Ils ne méritent pas d’être licenciés », a-t-il déclaré.

Impact sur la sécurité et la gestion du trafic aérien

En raison de la réduction des effectifs, l’Administration fédérale de l’aviation (FAA) est contrainte de limiter le flux du trafic aérien pour garantir la sécurité, ce qui entraîne inévitablement des retards et des annulations. Le secrétaire Duffy a rappelé que lorsqu’un contrôleur doit effectuer le travail de deux personnes, le risque s’accroît. La semaine dernière, un arrêt des vols a été décrété à l’aéroport de Newark Liberty en raison d’un manque de personnel

Cette crise de personnel a lieu alors que le blocage gouvernemental, qui prend effet depuis le 1er octobre, s’apprête à devenir le plus long de l’histoire américaine, avec déjà 36 jours. Le conflit oppose les Républicains et les Démocrates au sujet des fonds gouvernementaux, notamment pour les assurances santé. Les contrôleurs et les agents de sécurité des aéroports travaillant sans rémunération sont de plus en plus nombreux à s’absenter, provoquant des perturbations dans tout le pays.

Les arrêts maladie des employés du secteur et l’allongement des files d’attente aux aéroports avaient incité les élus à trouver une solution lors du précédent shutdown, pendant le premier mandat de Donald Trump, qui avait pris fin en 2019.

Shutdown aux Etats-unis : vers une paralysie partielle de l’espace aérien aux États-Unis 1 Air Journal

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