Alors que Ryanair impose depuis le 12 novembre 2025 la dématérialisation totale des cartes d’embarquement, l’Autorité Nationale de l’Aviation Civile portugaise (ANAC) rappelle que le transporteur ne peut exclure les passagers munis d’une carte d’embarquement physique.

Depuis le 12 novembre 2025, Ryanair exige que ses passagers présentent exclusivement une carte d’embarquement numérique, générée via l’application mobile “myRyanair” lors de l’enregistrement en ligne. Selon le directeur marketing du groupe, « plus de 80 % des voyageurs utilisent déjà ce format et ne seront donc pas affectés par ce changement », affirmant vouloir simplifier le parcours en aéroport tout en limitant la consommation de papier. Cette volonté d’abandonner le papier va plus loin que la pratique d’autres transporteurs européens qui maintiennent, dans de nombreux cas, l’option de la carte d’embarquement imprimée à domicile ou récupérée au comptoir d’enregistrement.

L’autorité portugaise rappelle la réglementation

Face à l’annonce de Ryanair, l’ANAC portugaise a mené une analyse approfondie des modalités de la nouvelle politique, soulignant dans un communiqué officiel que la compagnie « doit s’abstenir de tout comportement visant à empêcher l’embarquement de passagers disposant d’une réservation confirmée (et ayant procédé à l’enregistrement), au seul motif qu’ils ne détiennent pas de carte d’embarquement numérique ».

L’ANAC insiste également sur le fait qu’aucun frais supplémentaire ne doit être imposé pour l’émission ou l’utilisation de cartes d’embarquement papier, même si la procédure standardisée privilégie désormais le format numérique. Pour le régulateur, la priorité reste la protection des droits des voyageurs, notamment des personnes âgées, des passagers en situation de handicap ou de ceux qui ne disposent pas de smartphone.

Ce que dit la politique Ryanair

En pratique, Ryanair ne délivre plus de carte d’embarquement imprimable lors de l’enregistrement en ligne, mais garantit que tout passager déjà enregistré peut obtenir gratuitement une carte d’embarquement papier au comptoir si nécessaire, par exemple en cas de perte ou de défaillance du téléphone, ou sur simple demande en respect du droit portugais.

Les passagers restent néanmoins soumis à l’obligation d’enregistrement en ligne. Ceux qui s’acquittent de cette démarche mais rencontrent un problème avec leur accès numérique ne sont pas pénalisés — une évolution, car l’impression en aéroport entraînait auparavant des frais pouvant aller jusqu’à 55 euros selon la destination.

Un enjeu européen de protection des passagers

Au cœur de ce bras de fer, la conformité de Ryanair avec la réglementation européenne sur les droits des passagers aériens (CE 261/2004) prime sur toute innovation technologique pure. De nombreux observateurs voient dans la réaction de l’ANAC portugaise un signal clair pour les autres autorités nationales, alors que la digitalisation du parcours passager ne doit pas se faire au détriment de l’inclusion et de la liberté de choix.

Les enjeux de cette transition interrogent sur le respect des droits des voyageurs, la digitalisation accélérée du transport aérien et l’accessibilité pour tous.

Débat autour des cartes d’embarquement papier chez Ryanair : l’autorité portugaise rappelle les droits des passagers 1 Air Journal

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