Le Maroc accélère la modernisation de ses infrastructures aéroportuaires grâce à un financement de 270 millions d’euros accordé par la Banque africaine de développement. Objectif : renforcer la compétitivité du transport aérien et faire du Royaume un hub majeur à l’horizon 2030, à l’approche du Mondial de football coorganisé avec l’Espagne et le Portugal.

Le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé un prêt de 270 millions d’euros en faveur du Maroc pour le Programme d’extension et de modernisation des infrastructures aéroportuaires (PEMIA). Ce vaste plan vise à renforcer la capacité et la compétitivité du secteur aérien marocain, dans un contexte de croissance soutenue du trafic passagers et de développement du tourisme international.

Les investissements concernent plusieurs plateformes clés : Marrakech-Menara, Agadir-Al Massira, Tanger-Ibn Battouta et Fès-Saïss, quatre aéroports parmi les plus fréquentés du Royaume. Ces chantiers incluront l’agrandissement des aérogares, la construction d’une nouvelle tour de contrôle à Marrakech, ainsi que l’aménagement de plus de 1,5 million de mètres carrés d’aires de stationnement pour avions et 7,6 km de voies de circulation.

Un programme stratégique soutenu par la BAD

Selon la BAD, cet appui s’inscrit dans la continuité des « Quatre points cardinaux » de sa stratégie et du nouveau modèle de développement du Maroc. « Développer encore plus la destination Maroc et renforcer sa compétitivité logistique pour préparer un événement d’ampleur mondiale comme la Coupe du monde de football 2030 reste notre priorité stratégique », a déclaré Achraf Hassan Tarsim, responsable du bureau pays de la BAD au Maroc.

De son côté, Mike Salawou, directeur du département des infrastructures et du développement urbain du Groupe, souligne que ce programme « contribuera à propulser la dynamique touristique du Maroc et à moderniser sa logistique aérienne », offrant ainsi « une expérience de voyage sûre, efficace et conforme aux standards internationaux ».

Des équipements de dernière génération

Le PEMIA prévoit l’installation de systèmes automatisés de traitement des bagages, de nouveaux équipements de sûreté et de technologies de mobilité moderne visant à fluidifier le parcours des passagers. Le programme prévoit aussi l’extension du système de navigation aérienne et la mise à niveau de dispositifs de sécurité opérationnelle.

À court terme, ces chantiers devraient générer plusieurs milliers d’emplois directs et indirects, notamment pour les femmes et les jeunes. À moyen terme, ils stimuleront les secteurs du tourisme, du commerce et de la logistique aérienne, tout en attirant de nouveaux investissements.

D’après les projections du programme, les capacités d’accueil progresseront significativement d’ici 2030 :

  • Marrakech : 14 millions de passagers (contre 8 millions aujourd’hui)
  • Agadir : 5 millions de passagers
  • Tanger : 3,6 millions de passagers
  • Fès : 3 millions de passagers

Ces améliorations permettront au Maroc de renforcer son rôle de plateforme aérienne régionale, de soutenir la Vision Touristique 2030 et d’épauler la croissance des compagnies aériennes locales telles que Royal Air Maroc ou Air Arabia Maroc.

Un levier majeur pour la stratégie “hub africain”

Avec une croissance de plus de 16 % du trafic aérien au premier semestre 2024, selon l’Office national des aéroports (Onda), le Maroc s’impose déjà comme l’un des marchés les plus dynamiques d’Afrique. Ce programme soutenu par la BAD conforte les ambitions du Royaume de devenir un hub aérien de référence reliant l’Afrique, l’Europe et le Moyen-Orient. « Cette dynamique s’inscrit pleinement dans notre vision de long terme : un réseau aéroportuaire moderne, durable et compétitif au service du développement national »,

Maroc : un financement de la BAD pour moderniser les aéroports de Marrakech, Agadir, Tanger et Fès 1 Air Journal

@ONDA

a précisé un communiqué de l’Onda, partenaire principal du programme.