Le tourisme en Égypte connaît en 2025 une reprise spectaculaire, confirmée par des chiffres de fréquentation en forte hausse et par l’ouverture du Grand Musée égyptien de Gizeh, appelé à devenir un pivot de la stratégie touristique nationale. Les autorités misent sur cette dynamique pour rapprocher le pays de son objectif de 30 millions de visiteurs annuels à l’horizon 2030.
Après une décennie marquée par les bouleversements politiques, la pandémie de Covid-19 et les tensions régionales, l’Égypte a enregistré en 2024 un nouveau record avec 15,7 millions de touristes étrangers, contre 14,9 millions en 2023. Sur les neuf premiers mois de 2025, le pays annonce déjà 15 millions de visiteurs internationaux, soit une hausse d’environ 21% par rapport à la même période de 2024, ce qui rend crédible la cible de 18 millions de touristes d’ici la fin de l’année.
Le gouvernement égyptien associe cette reprise à la multiplication des liaisons aériennes, à la modernisation des infrastructures autour du Caire et des grandes stations balnéaires. Les autorités mettent aussi en avant le renforcement des dispositifs de sécurité sur les principaux sites, estimant que « la stabilité retrouvée constitue un argument déterminant pour les tour-opérateurs comme pour les voyageurs individuels », selon des déclarations du Premier ministre Mostafa Madbouly.
Le Grand Musée Égyptien de Gizeh
Après plus de vingt ans de travaux, le Grand Musée Égyptien (GEM), situé aux portes du Caire à proximité immédiate des pyramides de Gizeh, a été officiellement inauguré le 1er novembre 2025 lors d’une cérémonie qualifiée « d’événement exceptionnel dans l’histoire de la culture et de la civilisation humaines » par la présidence égyptienne. D’un coût d’environ un milliard de dollars, avec une surface de 500 000 m², le GEM abrite plus de 100 000 objets, dont 50 000 déjà présentés au public, et surtout l’intégralité du trésor de Toutankhamon, soit plus de 5 000 pièces exposées pour la première fois de manière cohérente. À l’entrée, un colosse de Ramsès II accueille les visiteurs au pied d’un grand escalier monumental, tandis que douze grandes galeries retracent l’histoire égyptienne de la préhistoire à l’époque romaine et que des espaces immersifs et de réalité virtuelle renouvellent la scénographie.
Les autorités égyptiennes estiment que le GEM pourrait attirer à lui seul entre 5 et 7 millions de visiteurs par an, créant un nouveau pôle d’attraction au sud du Caire. Selon plusieurs analyses, l’ouverture du musée s’inscrit dans une stratégie plus large de montée en gamme de l’offre touristique, articulant culture, loisirs et services, avec l’objectif d’augmenter la dépense moyenne par visiteur plutôt que de miser uniquement sur les volumes.
Formalités de voyage et connectivité aérienne
Pour se rendre en Égypte, les voyageurs français doivent être munis d’un passeport en cours de validité, valable au moins six mois après la date d’entrée sur le territoire. Un visa est obligatoire, mais son obtention reste simple. Il peut être délivré à l’arrivée dans les aéroports égyptiens principaux, contre paiement (environ 25 euros), ou demandé en ligne avant le départ via un e-visa valable 30 jours pour les séjours touristiques.
Au départ de la France, plusieurs options aériennes relient directement Paris au Caire. Les compagnies aériennes nationales EgyptAir et Air France assurent des vols directs quotidiens entre Roissy-CDG et la capitale égyptienne, tandis que la low cost Transavia propose des liaisons saisonnières aux départ des principales villes françaises vers les stations balnéaires de Hurghada et Charm el-Cheikh. EasyJet renforce également ses liaisons entre la France et l’Égypte durant la saison hivernale 2025-2026, avec l’ouverture de quatre nouvelles lignes au départ de Bordeaux, Nice, Paris-CDG et Lyon. Elle propose en vol direct Hurghada depuis Bordeaux et Nice, Louxor depuis Paris-CDG, ainsi que Sharm el-Cheikh depuis Lyon, à raison de deux vols par semaine pour chaque liaison. Les durées de vol direct varient autour de quatre heures trente, rendant la destination facilement accessible pour un séjour culturel ou balnéaire.
Une variété de sites pharaoniques
Au-delà du nouveau musée, l’Égypte continue de capitaliser sur des sites pharaoniques qui structurent l’imaginaire des voyageurs. Le plateau de Gizeh et ses trois grandes pyramides, la Vallée des Rois et des Reines, les temples de Karnak et de Louxor, Abou Simbel et désormais le GEM demeurent des étapes incontournables, complétées par la citadelle de Saladin, les mosquées historiques et les quartiers anciens de la capitale.
Les stations de la mer Rouge, comme Hurghada et Sharm el‑Sheikh, continuent d’attirer une clientèle internationale en quête de plages, de plongée et de climat doux en hiver, tandis que la côte méditerranéenne, d’Alexandrie à la région d’El Alamein, se développe comme alternative balnéaire associant patrimoine moderne et mémoire de la Seconde Guerre mondiale. Un professionnel du secteur résume : « La force de l’Égypte, c’est de combiner les pharaons, la mer Rouge et les villes historiques dans un même voyage », estimant que cette diversité explique la résilience de la destination.
Les croisières sur le Nil
Les croisières sur le Nil restent l’un des produits phares du pays, souvent présentés comme la manière la plus harmonieuse de découvrir l’Égypte antique. De Louxor à Assouan, les itinéraires classiques font escale aux temples d’Edfou et de Kom Ombo, aux colosses de Memnon, ainsi qu’aux sites de la rive ouest de Louxor, offrant une alternance de visites archéologiques et de navigation au fil des palmeraies et des villages.
Le segment se diversifie, avec des bateaux de croisière de grande capacité, des unités de charme plus intimistes et des combinés incluant séjour balnéaire sur la mer Rouge et extension au Caire et au GEM. Pour un voyagiste spécialisé, « la croisière sur le Nil demeure le produit signature de l’Égypte, à la fois accessible au grand public et capable de séduire une clientèle haut de gamme en quête d’itinéraires culturels », ce qui en fait un pilier durable de la relance touristique.
Les circuits tout inclus organisés au Caire et sur le Nil accompagnent cette montée en puissance, en combinant désormais visites du Grand Musée égyptien, découverte des quartiers historiques de la capitale et croisières plus ou moins longues entre Louxor et Assouan. De grands voyagistes généralistes comme Kuoni, FRAM, Havas Voyages ou Selectour proposent ainsi des séjours tout compris combinant vols et nuits en hôtels-clubs au Caire ou sur la mer Rouge, navigation en bateau 5 étoiles, pension complète et excursions avec guide francophone sur les principaux sites pharaoniques. Kappa Club se démarque en organisant une croisière « Douceur du Nil en Dahabeya », un circuit tout inclus de 8 jours/7 nuits entre Louxor et Assouan sur un bateau traditionnel intimiste d’une trentaine de passagers. L’itinéraire combine les grands sites de l’Égypte antique (Vallée des Rois, Edfou, Kom Ombo, Assouan, Philae) et des expériences immersives comme déjeuner chez l’habitant, balades en felouque, baignade et dîner sur une île, pour une découverte à la fois culturelle et conviviale.
À l’heure où le Grand Musée Égyptien redessine la porte d’entrée du pays et où les croisières sur le Nil se réinventent, l’Égypte apparaît plus que jamais comme une destination complète, capable de marier culture, farniente et expériences immersives. Entre la montée en gamme de l’offre, la diversification des circuits et le retour en force des grands voyagistes, le pays des pharaons semble engagé dans un nouveau cycle touristique, où le visiteur est invité à prolonger la découverte bien au‑delà des seules pyramides de Gizeh.

@Office du tourisme de l’Égypte
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