Volaris et VivaAerobus ont annoncé un projet de fusion pour créer un nouveau groupe aérien low cost, appelé à devenir le plus grand transporteur aérien au Mexique. Les deux low cost mexicaines conserveront leurs marques, leurs certificats d’exploitation et leurs équipes commerciales, mais seront réunies sous une même holding chargée de piloter la stratégie et les investissements.
Selon le projet présenté, les actionnaires de Volaris et de VivaAerobus détiendront de part et d’autre 50% de la nouvelle structure, dans le cadre d’une fusion dite « de plein égalité ». Le président de VivaAerobus, Roberto Alcántara Rojas, doit prendre la tête du conseil d’administration du futur groupe, tandis que les directions actuelles des deux compagnies continueront de gérer chacune de leur côté leurs opérations au quotidien.
« Nous nous attendons à ce que la formation du nouveau groupe aérien nous permette de saisir d’importantes opportunités de croissance du trafic au Mexique, dans la continuité du modèle à bas prix point à point qui a révolutionné le secteur ces vingt dernières années », explique Enrique Beltranena, PDG de Volaris. De son côté, Juan Carlos Zuazua, directeur général de VivaAerobus, souligne que les deux compagnies partagent « un ADN low cost et un état d’esprit commun visant à rendre le voyage plus accessible à tous ».
Trafic et flotte : deux réseaux complémentaires
Volaris, basée à Mexico, exploite exclusivement des Airbus de la famille A320 (A319, A320, A321, dont des versions neo) et a vu sa flotte grimper à plus de 150 appareils depuis le lancement de ses opérations en 2006. En novembre 2025, elle a transporté 2,7 millions de passagers, en hausse de 5% sur un an, avec un coefficient de remplissage consolidé d’environ 85% et une croissance soutenue sur les liaisons internationales, notamment vers les États‑Unis et l’Amérique centrale.
VivaAerobus, basée à Monterrey, opère elle aussi une flotte tout Airbus A320/A321, avec un profil très orienté vers le marché intérieur mexicain et quelques liaisons internationales régionales. Ses rapports de trafic indiquent environ 2,5 à 2,7 millions de passagers par mois à la mi‑2025, soit des progressions de 6 à 9% par rapport à 2024 sur fond de forte demande intérieure. Ensemble, les deux low cost revendiquent plus de 5 millions de passagers par mois et deviendraient, au sein du nouveau groupe, le premier acteur du ciel mexicain devant Aeromexico en nombre de passagers transportés sur le marché domestique.
Pourquoi Volaris et VivaAerobus s’unissent ?
Les deux low cost mexicaines mettent en avant plusieurs objectifs : réaliser des économies d’échelle sur l’achat et la location d’avions, améliorer l’accès aux financements et renforcer leur position face à la concurrence d’Aeromexico et des compagnies nord‑américaines. La mutualisation au niveau de la holding doit permettre de négocier de meilleures conditions avec les constructeurs d’avions, les bailleurs de flottes et les fournisseurs, tout en gardant une concurrence commerciale dynamique entre les deux marques sur le marché.
« Nous avons l’intention que cette opération permette à VivaAerobus et à Volaris de proposer des tarifs ultra‑bas et davantage de vols point à point vers toujours plus de villes au Mexique et à l’international, au bénéfice des passagers mais aussi des économies locales », assure Juan Carlos Zuazua. « En créant une nouvelle holding, Volaris et Viva pourront développer leurs flottes, ouvrir de nouvelles routes et offrir davantage de vols à très bas prix vers plus de destinations », ajoute la direction de Volaris, qui y voit « une accélération de la croissance ».
Ce rapprochement intervient dans un contexte de forte croissance du trafic aérien mexicain, porté par l’essor du tourisme, la hausse du pouvoir d’achat de la classe moyenne et le rôle central des low cost dans les liaisons intérieures. Depuis la pandémie, Volaris et VivaAerobus ont profité de la restructuration d’Aeromexico et le retrait de transporteurs concurrents (Interjet, Aeromar et Calafia Airlines) pour gagner des parts de marché, tout en faisant face à la volatilité des coûts du carburant et à la pression sur les marges.
Leur fusion reste soumise à un examen de la part de l’autorité mexicaine de la concurrence et des régulateurs de l’aviation, qui devront évaluer son impact sur les tarifs et la diversité de l’offre. Mais les deux low cost martèlent que le nouveau groupe « générera plus d’emplois, plus de liaisons et des prix plus bas » : « chaque nouvel avion mis en service crée entre 55 et 60 emplois supplémentaires », mettent‑elles en avant dans leur communication.

@Airbus
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