L’aéroport d’Heathrow (LHR) a lancé un plan de transformation quinquennal de 10 milliards de livres sterling visant à améliorer l’expérience des passagers et à renforcer la compétitivité du secteur aérien britannique. La transformation permettra également d’accueillir 10 millions e passagers supplémentaires par an.
Cette initiative intervient alors qu’Heathrow maintient sa position de premier aéroport majeur le plus ponctuel d’Europe et de plateforme la mieux connectée au monde.
Cette stratégie, financée à 100 % par des fonds privés, améliorera la résilience opérationnelle, augmentera l’espace des terminaux, augmentera la capacité de fret et maintiendra des redevances aéroportuaires à un faible niveau, tout en restant axée sur le développement durable et la numérisation.
Au cours des 12 derniers mois, le gestionnaire de l’aéroport a travaillé en étroite collaboration avec ses partenaires aériens, notamment en organisant plus de 120 heures de planification conjointe, et en écoutant « plus de 2 millions de passagers pour comprendre ce qui compte le plus », ce qui a donné lieu à un plan d’investissement axé sur le client qui s’étendra de 2027 à 2031.
Ce programme d’infrastructure majeur marque la transformation la plus importante d’Heathrow depuis plus de dix ans, avec notamment la création de nouveaux espaces au sein des terminaux existants, d’une superficie équivalente à dix terrains de football. Des trajets plus fluides aux nouveaux salons, boutiques et restaurants, ces changements feront d’Heathrow une plateforme plus agréable, plus résiliente et plus efficace pour des millions de passagers chaque année.
L’objectif ? Un voyage agréable, de l’enregistrement au décollage :
- 99 % des bagages voyagent avec les passagers
- 80 % des vols partent à l’heure
- 95 % des passagers attendent moins de cinq minutes aux contrôles de sécurité
- Un changement radical de service avec un choix plus large pour les passagers nécessitant une assistance supplémentaire
Heathrow vise à terme une expérience de voyage où 95 % des passagers qualifient leur voyage de « bon » ou « excellent ».
La modernisation ne se limite pas à l’amélioration de l’aéroport : elle vise à dynamiser le pays. Une fois terminée, Heathrow pourra accueillir 10 millions de passagers supplémentaires par an, soit une augmentation de capacité de 12 % qui appuie les plans de croissance de nos compagnies aériennes. La manutention du fret bénéficiera également d’un essor significatif, avec des projets d’augmentation de la capacité de fret de 20 %, offrant aux entreprises britanniques une porte d’entrée plus efficace vers les marchés internationaux.
En coulisses, le réaménagement du terminal central est planifié, le gestionnaire ayant et demander un permis de construire pour démolir l’ancien terminal 1, agrandir le terminal 2 et construire un nouveau tunnel routier sud afin d’en améliorer l’accès.
Le projet est entièrement financé par des investissements privés, et non par l’argent des contribuables, et sa rentabilité est garantie. Un apport en fonds propres de 2 milliards de livres sterling des actionnaires d’Heathrow permettra de réaliser le plan d’investissement à un prix abordable. La redevance aéroportuaire d’Heathrow a diminué de 23 % au cours des dix dernières années et, malgré cet investissement, la nouvelle redevance de 33,26 livres sterling reste « inférieure aux niveaux de 2014 en termes réels », selon le gestionnaire de l’aéroport. Heathrow s’engage également à optimiser les coûts d’exploitation de 6 % et de réaliser des économies d’efficacité de 500 millions de livres sterling sur les dépenses d’investissement. L’investissement comprend des mesures visant à réduire l’empreinte environnementale de l’aéroport.
« Nous progressons bien dans notre stratégie visant à devenir un aéroport exceptionnel, étant devenus cette année le principal aéroport européen le plus ponctuel. Mais nos clients, tout comme nous, souhaitent que nous améliorions encore notre classement international. Pour rivaliser avec les plateformes internationales, nous devons investir. Notre plan quinquennal renforce la résilience opérationnelle, offre un service de meilleure qualité aux passagers et libère la capacité de croissance souhaitée par les compagnies aériennes, grâce à des objectifs d’efficacité ambitieux et à une redevance aéroportuaire comparable inférieure à celle d’il y a dix ans. Grâce à la chaîne d’approvisionnement d’Heathrow basée au Royaume-Uni, cet investissement privé créera des emplois et stimulera la croissance nationale pendant cette législature. Nous sommes prêts à offrir un Heathrow plus performant et durable, qui permettra à la Grande-Bretagne de rester connectée au monde », a commenté Thomas Woldbye, PDG d’Heathrow.

beurk a commenté :
11 juillet 2025 - 18 h 50 min
ADP prévoit à peine 3,5 milliards de 2025 à 2035… des adjonctions de salles d’embarquement à d’autres salles d’embarquement, des rajouts de bouts de terminal à des terminaux qui sont déjà des rajouts à des rajouts, et… bien évidemment, l’essentiel : des voies cyclables, aussi idiotes que risibles. On voit tout de suite le grand déclassement qui s’annonce des plates-formes parisiennes face à la concurrence européenne, Heathrow et Francfort, notamment, ces dernières finançant des plans d’expension mille fois plus ambitieux avec la création de tout nouveaux terminaux… La politique d’attrition d’ADP est affligeante. Il est vrai qu’en tablant sur une croissance 1,5% par an (alors que la IATA prévoit entre 4 et 6% et que les derniers mois on vu à Paris des croissances frôlant les 5 points), les passagers que nous sommes sont mal lotis.. Nous pouvons donc nous préparer au fil des années à encore plus de temps d’attente, de parcours délirants, de ruptures de charge, d’exigüité à tous les niveaux et d’avions au large. Air France avec un partenaire comme ADP (et un Etat qui ne cesse de sur-taxer l’aérien français pour le plus grand bonheur de la concurrence étrangère) peut également se faire du souci. Très hônnetement, qui voudrait avoir un “partenaire” comme ADP ?
Sébastien a commenté :
12 juillet 2025 - 10 h 43 min
Ouais enfin le fameux Terminal 4 de Roissy CDG était ni fait ni à faire tant sa conception avait plus de 20 ans de retard en plus d’être très mal connecté avec les Terminaux 2F et 2E.
Tout comme il est vrai que la croissance post Covidd n’est pas si élevé que cela (seuls les vols transatliques ont dû succès, ceux vers l’Asie marchent beaucoup moins) et il n’y a quasiment plus de vols court courrier (deplacé à Orly).
Donc miser sur de plus petits bâtiments (2G transformé en “Hall N” par exemple) et plus de trains à la gare de Roissy CDG avec l’arrivée du métro 17 et de nouvelles navettes automatiques CDGVal, est bien plus pertinent.
Greg6 a commenté :
13 juillet 2025 - 12 h 51 min
Des adjonctions, même bien pensées, ne remplaceront jamais la création d’un terminal moderne et cohérent. Le projet T4 n’était pas bien conçu, on sera tous d’accord, mais dans ce cas un autre (vrai) projet aurait du prendre sa place.
Il faut comprendre que la concurrence ne se joue pas que sur la qualité de la compagnie. Quand des voyageurs font un trajet par hub, la qualité de ce dernier joue tout autant. Il suffit d’aller lire les commentaires des passagers internationaux, de trainer sur les sites/forums anglo-saxons pour comprendre que si AF a une bonne réputation, ce n’est pas le cas de Cdg (et je le dis gentiment). Et la concurrence internationale ne se repose pas sur ses lauriers, elle avance.
(et je ne parle pas de certaines expériences perso sur CdG sinon je fait 15 pages)
Se baser uniquement sur le nombre de passagers escompté comme ils le font pose problème : ils ne prennent pas en compte la qualité de l’ “expérience CdG”. Ce faisant, ils ne cherchent pas à augmenter l’attrait de l’aéroport, et donc attirer plus de monde. Ils ne font que s’adapter à une augmentation “mécanique” : on sera plus nombreux, Orly est saturé, Beauvais trop loin et mal relié, donc il y aura forcément augmentation. Pas besoin de se fouler.
Les investissements d’adp semblent à la fois faibles, et surtout très étalés dans le temps : “à l’horizon 2035-2050” comme ils l’annoncent officiellement. Ce qui est inquiétant.
Les transports vont s’améliorer, c’est vrai. Mais ce n’est pas grâce à adp. C’est un projet, le grand paris, qui se joue à un autre niveau. Et même là il y a des décisions qui posent problème : le tarif du Cdg-express, faire la ligne 17 plutôt qu’un prolongement de la 14 (mais c’est un autre débat).
Après, CdG aujourd’hui n’est pas le pire aéroport du monde, loin de là. Et il y en a qui exagèrent. Et il y a des améliorations notables. Mais il faut voir les choses à long terme, en comparaison de la concurrence, et pas seulement européenne.
Surtout : si Ben Smith, qui est quelqu’un de très flegmatique et politiquement correct quand il s’agit de communiquer publiquement, et qui a largement prouvé sa compétence, a décidé de sortir de ses gonds et de descendre publiquement adp, ce n’est pas sans raison.
Ce n’est pas son genre, c’est l’anti-MOL au niveau com’.
Je suis inquiet à propos de CdG sur le long terme vous l’aurez compris. Mais au fond j’espère que vous avez raison, que je suis trop pessimiste, et que c’est moi qui me trompe.