La compagnie américaine Spirit Airlines mettra en congé 270 pilotes et en rétrogradera 140 autres cet automne, alors qu’elle va refondre son réseau, tout en réduisant ses lignes.
Spirit Airlines a annoncé une réduction importante de ses effectifs pilotes, avec la mise à pied programmée de 270 d’entre eux pour l’automne à venir. Cette décision intervient alors que la compagnie aérienne américaine cherche à ajuster son programme de vols durant la basse saison, dans le but de retrouver une stabilité financière.
La compagnie aérienne rétrogradera également 140 pilotes, du poste de commandant de bord au poste de copilote, selon une note adressée aux aviateurs par l’Air Line Pilots Association, leur syndicat. Ces rétrogradations entreront en vigueur le 1er octobre. « Nous savons à quel point cette nouvelle est dure, et il n’y a pas de quoi la dissimuler. Spirit continue de se réduire, et avec elle, la valeur de l’ancienneté des pilotes et des carrières de Spirit continue de s’éroder », a déclaré Ryan Muller, commandant de bord et président de la section ALPA de Spirit.
Les licenciements entreront en vigueur le 1er novembre « afin de mieux adapter les effectifs à notre programme de vols », a précisé la compagnie aérienne.
Depuis 2019, Spirit Airlines n’a enregistré aucun bénéfice, ce qui l’a conduite à déposer le bilan en novembre 2024. Elle a émergé d’une procédure de faillite sous le chapitre 11 en mars dernier, après une période tumultueuse marquée par de fortes difficultés financières et des tentatives de fusions avortées avec JetBlue et Frontier Airlines. Pour renouer avec une rentabilité durable, la compagnie s’est lancée dans une nouvelle stratégie consistant à offrir des options de voyage plus haut de gamme (Premium) tout en reportant les livraisons d’avions, en vendant environ 10 % de sa flotte et donc, en réduisant ses effectifs. Ces services, comme des sièges à espace supplémentaire, semblent mieux passer auprès des clients que les billets économiques très basiques qui faisaient autrefois la réputation de Spirit, d’où sa dénomination d’ultra low cost.
Dans un communiqué adressé à la presse, Spirit souligne : « Nous prenons toutes les mesures nécessaires pour assurer une opération optimale, dans le cadre de nos efforts pour redevenir profitable. » La compagnie assure également qu’elle accompagnera « avec compassion et respect » les membres du personnel concernés par ces mesures difficiles, qui ne sont pas une première pour Spirit. L’an dernier déjà, elle avait procédé à des suppressions similaires dans ses rangs de pilotes en préparation de sa mise en faillite.
Chez Spirit, le passage d’un modèle ultra low-cost à une offre un peu plus Premium constitue un pari risqué, mais nécessaire pour diversifier la clientèle et fidéliser en améliorant l’expérience. Néanmoins, cet ajustement se fait au prix de réductions d’effectifs douloureuses pour le personnel.
©Airbus
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