Le groupe Air France-KLM a confirmé son intention de déposer une offre avant la fin novembre pour participer à la privatisation partielle de la compagnie portugaise.
Air France‑KLM a officialisé, jeudi, son intention de rejoindre le processus de privatisation de TAP Air Portugal, confirmant l’envoi prochain d’une lettre d’intention au gouvernement portugais. Selon le directeur général du groupe, Benjamin Smith, la formalisation de cette offre interviendra « à la fin du mois de novembre », dans les délais fixés par Lisbonne. L’annonce a été faite à l’occasion de la présentation des résultats du troisième trimestre 2025 du groupe franco‑néerlandais. « Nous avons la volonté claire de participer à la prochaine étape du processus lancé par le gouvernement portugais », a précisé Benjamin Smith, tout en soulignant que le projet tient à « préserver l’identité et le rôle stratégique de TAP », notamment son hub de Lisbonne et sa connectivité vers les villes secondaires portugaises et européennes.
Avec cette démarche, Air France‑KLM se place parmi les principaux candidats face au groupe Lufthansa et International Airlines Group (IAG), maison‑mère d’Iberia et de British Airways. Tous trois visent le contrôle d’un réseau devenu essentiel entre l’Europe et l’Amérique latine, tout particulièrement vers le Brésil, où TAP demeure le principal transporteur européen. En juillet, le gouvernement a approuvé la loi encadrant la privatisation de TAP. Aux termes de cette loi, l’État conservera 50,1 % du capital de la compagnie aérienne, les 49,9 % restants étant vendus : 44,9 % seront attribués à un investisseur privé et 5 % seront réservés aux employés.
Pour Air France‑KLM, déjà solidement implanté à Paris et Amsterdam, intégrer TAP permettrait d’ancrer sa présence dans le marché lusophone et de renforcer sa position sur les corridors transatlantiques Sud. « TAP représente une véritable porte d’entrée vers l’Afrique lusophone et le Brésil », soulignent plusieurs analystes du secteur aérien cités par Jornal de Negócios.
Des conséquences possibles sur les alliances mondiales
L’éventuelle acquisition aurait aussi des impacts sur les alliances mondiales. TAP est aujourd’hui membre de la Star Alliance, aux côtés de Lufthansa, United ou Air Canada. En cas de rapprochement avec Air France‑KLM, la compagnie portugaise pourrait rejoindre SkyTeam, modifiant l’équilibre entre blocs aériens en Europe.
Toute opération devra toutefois obtenir le feu vert de la Commission européenne, particulièrement vigilante sur les risques de concentration excessive sur les marchés européens et sur la compétition tarifaire. Des ajustements de réseau pourraient être exigés pour éviter toute distorsion de concurrence, notamment sur les liaisons entre Lisbonne, Paris et Amsterdam.

tarasboulaba a commenté :
10 novembre 2025 - 8 h 53 min
Et encore un dépouillement en règle. Vive l’Europe 🤡
TFFRYYZ a commenté :
10 novembre 2025 - 14 h 19 min
Star Alliance n’est elle pas en position dominante en Europe? LH, Swiss, Austrian, ITA, Brussels airlines.
De l’autre BA/Iberia, Aer Lingus et AF/KLM, SAS et Virgin.
Doudedudi a commenté :
10 novembre 2025 - 23 h 42 min
La concentration du marché dans le transport aérien n’a rien à voir avec l’Europe. Certaines compagnies aériennes n’ont pas la taille critique leur permettant de rester compétitives. Cette concentration est d’ailleurs bien plus marquée aux États-Unis qu’en Europe.
Vous semblez aussi oublier que l’Etat portugais reste actionnaire majoritaire.