Air France contre Emirates et Etihad: on pourrait ainsi résumer les enjeux des deux jours de discussions s'ouvrant aujourd'hui sur les droits de trafic aérien entre la France et les Emirats Arabes Unis. Les négociations entre la France et les Emirats Arabes Unis entendent fixer les détails d'un nouvel accord aérien, qui portera tant sur le nombre de vols entre les deux pays que les sur les villes desservies et, plus important, sur les compagnies aériennes autorisées à en profiter. Or pareil accord au niveau national signifie que tous les enjeux économiques sont pris en compte, et les récentes commandes d'Airbus A380 par la compagnie Emirates risquent de peser lourd dans la balance. Emirates par exemple voudrait un troisième vol quotidien entre Dubaï et Paris, plus un accès vers une ville de province. Etihad voudrait aussi un vol supplémentaire depuis Abou Dhabi, tandis que la low cost Air Arabia voudrait faire son entrée dans l'hexagone. Toutes demandes que la compagnie tricolore refuse. Air France a sans doute raison d'avoir peur: Emirates et Etihad connaissent toutes deux une très forte croissance, de même que la voisine Qatar Airways. Or les parts de marchés qu'elles raflent sur le trafic entre Europe et Asie font mal aux grandes compagnies européennes dont Air France (cette dernière a vu la sienne passer de 46% à 28% en sept ans), qui du coup les accuse de toucher des subventions illégales de la part de leurs Etats-actionnaires. Mais les relations politiques entre les deux pays et l'avenir des commandes d'Airbus risquent de peser plus fort dans la balance que les complaintes d'Air France. Surtout quand l'on sait que les 32 A380 commandés par Emirates à Berlin représentent 8000 emplois directs…