L'annonce par la compagnie aérienne russe Aeroflot de l'achat de nouveaux avions occidentaux semble avoir provoqué l'ire du premier ministre Vladimir Poutine, qui aimerait voir la compagnie nationale acheter plus d'avions russes. Aeroflot, qui fait partie de l'alliance SkyTeam aux côtés d'Air France, vient en effet d'annoncer l'achat de onze nouveaux Airbus A330-300, qui devraient intégrer sa flotte entre 2011 et 2013. Et son carnet de commande comprend déjà 22 Boeing 787-8 Dreamliner, 18 Airbus A350-800 et quatre A350-900, contre seulement 30 Sukhoi SuperJet. Car la compagnie nationale russe, possédée à 51% par l'état, est en plein effort de redressement de son image de marque – elle est parfois synonyme de Tupolev et Antonov d'un autre âge -, un effort qui vient d'être récompensé par des lauriers pour son service au sein de SkyTeam. Son chiffre d'affaire est monté à 2,6 milliards de dollars et ses profits sont en hausse de 3,5%. Mais pour Poutine, la recherche de profits n'est pas la seule mission d'Aeroflot, qui devrait aussi participer au renouveau de l'industrie aéronautique nationale. Il a donc demandé au PDG de la compagnie d'expliquer pourquoi les Ilyushin 96, Irkut MS21 et autres Tupolev étaient absent ou presque de la flotte et de ses carnets de commande, une flotte qui compte aujourd'hui 115 appareils – dont seulement six russes. Le PDG s'est empressé de répondre qu'avec les filiales régionales qu'elle est en train de consolider, le pourcentage serait en nette augmentation. De plus, le Sukhoi SuperJet ne volera pas avant la fin de l'année, et le MS21 avant 2016, si tous les délais sont tenus.