C'est une histoire de fantômes chinois là où on ne l'attendait pas: la confusion est telle dans l'accord sur les liaisons aériennes entre la Chine continentale et Taïwan que les compagnies ont vendu des billets pour au moins 28 liaisons qui n'existaient pas. Le problème des vols fantômes entre la Chine et Taïwan est apparu après le passage en mai d'un accord sur l'augmentation du nombre de vols hebdomadaires directs autorisés entre les deux pays, qui est passé à 370, partagés à 50-50 entre les compagnies aériennes chinoises et taïwanaises. Pour faire simple, cinquante nouveaux vols directs par semaine ont été autorisés, à condition que 20 soient à destination de Fuzhou ou Xiamen sur le continent. Les autorités de l'aviation civile taïwanaise ont interprété le texte comme exigeant que ces 20 vols soient décomptés sur le total des vols entre les deux pays, et non sur les 50 nouveaux. Comme 22 liaisons vers les deux villes étaient déjà en place, elles ont donc autorisé les compagnies comme China Airlines, EVA Air ou TransAsia Airways à choisir les nouvelles routes qu'elles voulaient. Ces dernières ne se sont pas fait prier et ont commencé à vendre des billets pour des nouvelles lignes reliant par exemple Taoyuan International Airport à Qingdao (China Airlines) ou pour EVA entre Kaohsiung et Tianjin, Nanjing et Qingdao. Sauf que ces routes n'ont jamais été autorisées… Pékin ayant refusé que ces vols soient opérés, les compagnies ont dû en catastrophe rembourser des centaines de clients ou leur proposer des vols avec escale à Shanghai ou Hong Kong. Les vols fantômes ont donc disparus de leurs sites internet, en attendant que les choses soient clarifiées entre les autorités de l'aviation de chaque côté du détroit de Taïwan.