Le régime du président tunisien, confronté depuis un mois à une contestation sans précédent de son pouvoir, a décrété vendredi l'état d'urgence dans l'ensemble du pays et limogé son gouvernement. L'armée a pris en fin d'après-midi le contrôle de l'aéroport international de Tunis-Carthage alors que l'espace aérien a été fermé. Tous les vols au départ et à l’arrivée de Tunis sont donc suspendus. Selon l’AFP, un vol d'Air France en partance de Paris a regagné la capitale française en raison de cette fermeture. Dès ce matin, Tunisair annonçait l’annulation de tous ses vols entre 14h00 et 17h20 vers Bruxelles, Genève, Orly, Toulouse, Rome, Venise et Tripoli. Suite à une nouvelle journée de violentes manifestations, le couvre-feu, qui a été mis en place mercredi 12 janvier, a été renforcé. Il s’étend dorénavant de 18h00 à 06h00. Les rassemblements sur la voie publique sont interdits et l'armée et la police sont autorisées à tirer sur tout "suspect" refusant d'obéir aux ordres. Le ministère français des Affaires étrangères, dans une actualisation vendredi de son site internet, conseille désormais "vivement" aux personnes se rendant en Tunisie "de différer tout voyage qui n'aurait pas un caractère d'urgence" dans ce pays. Pour les Français déjà sur place, il recommande «d'adopter la plus grande réserve et d'éviter de se mêler à toute forme de rassemblement». Les réactions des tour opérateurs face aux derniers événements divergeaient encore vendredi en début d'après-midi. Mais Thomas Cook a commencé le rapatriement forcé de ses 2000 clients allemands, de ses 1800 britanniques et de ses 450 touristes belges. En Belgique, Jetair a décidé de faire de même. Côté français, aucun rapatriement n'était prévu vendredi en début d'après-midi.