Au moins quatre personnes dont un officiel ont été arrêtées ce weekend en Inde, où le scandale des fausses licences de pilotes prend une dimension sans précédent. Les premières rumeurs sur le problème étaient apparues en février 2011 quand un Airbus A320 de la compagnie aérienne low cost IndiGo s'était posé à Goa sur le nez, heureusement sans faire de blessés. Une enquête a démontré que la femme qui était aux commandes avait falsifié ses qualifications, et elle a été non seulement licenciée mais également arrêtée. Depuis, chaque nouvelle semaine qui passe apporte son lot de révélations, laissant apparaître une aviation civile gangrénée par la corruption alors qu'elle essaie de répondre à une hausse massive de la demande. Cinq autres pilotes ont déjà été arrêtés, qui volaient pour la compagnie nationale Air India, la low cost SpiceJet ou la compagnie régionale MDLR. Quinze autres ont vu leur licence suspendue en attente de vérification plus approfondie, et neuf ont été interceptés pour avoir continué à voler au delà des 65 ans règlementaires. Les quatre personnes interpellées à Delhi ce weekend, dont un membre de l'autorité indienne de l'aviation civile (en particulier chargé de la délivrance des licences) et un pilote de ligne, étaient toutes impliquées dans une école de pilotage située dans l'état du Rajasthan, qui délivrait de faux permis de vol à ses étudiants. L'école délivrait des licences – contre rémunération bien sûr - après seulement 50 ou 60 heures de vol, alors que la législation en exige 200. La police, saisie par un étudiant qui avait versé 15 000 euros au chef instructeur mais s'était vu refuser la licence, a dû comparer les certificats de vol avec les données du contrôle aérien régional pour découvrir le pot-aux-roses. Le pays compte une quarantaine d'écoles de ce type, et la DGAC locale a immédiatement déclaré qu'elles feraient toutes l'objet d'inspections afin de vérifier si les licences correspondent à une formation réelle. Les 4000 pilotes aujourd'hui en activité feront également l'objet d'enquête, et d'autres arrestations sont déjà annoncées comme certaines. Les compagnies aériennes blâment elles la DGAC, un monstre bureaucratique où la corruption est quasi obligatoire même pour des pilotes expérimentés qui peuvent mettre plus d'un an à obtenir les papiers nécessaires pour exercer leur métier…