Des avocats français et brésilien ont assigné en référé le 13 mai dernier devant la justice française Air France, Airbus et Axa. Si pour eux la compagnie française est bien responsable en tant que transporteur, ils accusent notamment Airbus d'être à l'origine du crash en raison de la conception défaillante de l'A330-200. A un jour des révélations du BEA sur les circonstances de l'accident tirées de l'analyse des boîtes noires, une nouvelle explication du crash du 1er juin 2009 du vol Rio-Paris d'Air France vient d'apparaître. D'après une expertise d'un cabinet privé espagnol, Air Safety Investigation Consulting, tout a commencé avec la défaillance des sondes Pitot AA, une ancienne série, qui aurait dû être remplacée par Airbus. Leur dysfonctionnement aurait entraîné de fausses informations de vitesse, créant une série d'alertes que l'équipage sous stress et avec une « telle charge de travail » n'a pas su résoudre, faisant décrocher l'appareil. Le crash est donc dû à selon eux à une rapide dépressurisation de la cabine, qui elle-même aurait provoquée « la perte de la dérive, arrachée sous l'effet de la vitesse (environ 900km/h) et de la panne du limitateur de débattement de la gouverne de direction signalée à 2h10 (UTC) par les messages ACARS". Les experts contestent donc que les occupants soient morts par noyade, mais par asphyxie en six minutes. « Les corps retrouvés jusqu'ici ne portent pas d'eau dans les poumons. Ce qui exclut la mort par noyade(..) A 35 000 pieds d'altitude, l'absence d'oxygène, la force de dispersion de la pression négative et la force de gravitation, rendent l'intégrité corporelle impossible », font remarquer les avocats. La dépressurisation aurait été si rapide que l'avion aurait subi une explosion. La conception, les sondes Pitot non remplacées, la faiblesse structurelle de l'avion d'Airbus permettant l'arrachage de l'empennage sont donc clairement visées. « En l'espèce, il est incontestable que les défauts de sécurité ont contribué à la catastrophe », affirment les avocats, venant réfuter la thèse d'un responsable du BEA la semaine dernière qui éloignait tout « dysfonctionnement majeur » de l'A330-200. Par ailleurs, les avocats n'écartent pas  de sa responsabilité pour ce crash, en sa qualité de transporteur, s'appuyant sur la convention de Montréal.