Les compagnies aériennes américaines ont plaidé mardi 5 juillet devant la justice européenne contre l'obligation de payer pour les émissions de CO2 de leurs avions imposée par l'Union Européenne sur son territoire pour lutter contre le réchauffement climatique. La taxe carbone européenne a définitivement bien du mal à passer. En plus des compagnies aériennes chinoises, c’est au tour des américaines de remettre en cause ce système que l’Europe veut imposer à tous les transporteurs aériens frayant dans son ciel à partir du 1er janvier 2012. L’Association des transporteurs aériens des Etats-Unis (ATA), à laquelle adhère notamment American Airlines, Continental Airlines et United Airlines, a porté plainte dès 2009 devant la Cour européenne de Justice. Au cours de la première audience qui avait lieu ce mardi, elle a estimé que l’Union Européenne a adopté sa législation de manière unilatérale et n'a pas respecté ses obligations internationales qui imposent de régler ces questions par consensus dans le cadre de l'Organisation internationale de l'aviation civile, organisme reconnu par les Nations unies. Pour les compagnies américaines l'UE s'arroge le droit de taxer des vols qui assurent l'essentiel de leurs émissions en dehors de son territoire. Selon leur avocat, un avion parti de San Francisco pour Londres va dégager 29% de ses émissions de CO2 sur le territoire américain, 37% dans l'espace aérien canadien, 25% au-dessus de l'océan et seulement 8,7% dans l'UE. La décision de la Cour de justice, qui interviendra dans plusieurs mois, est très attendue par l'Association des compagnies aériennes européennes (AEA) et le groupe Airbus qui contestent également cette obligation, assimilée à une taxe. Les compagnies chinoises, Air China, China Eastern Airlines, China Southern Airlines et Hainan Airlines, sont elles aussi vent debout contre l’Europe et menacent même l’avionneur européen Airbus de représailles si la taxe carbone leur est appliquée. Afin de lutter contre le réchauffement climatique, l’UE a mis en place un système de quotas de CO2 auquel les compagnies aériennes seront intégrées le 1er janvier prochain. A partir de cette date, tous les transporteurs volant dans le ciel européen devront acheter 15% des droits à polluer alloués au secteur.