A deux semaines des prochaines révélations du Bureau d’enquête et d’analyses (BEA) sur le drame du vol Rio-Paris du 1er juin 2009, des collègues des pilotes décédés interrogés par le quotidien Le Figaro, pointent du doigt le manque de formation des pilotes. Selon les pilotes interrogés par Fabrice Amedeo journaliste du Figaro, Air France aurait dû mieux former ses pilotes. Ainsi, c’est 3 mois après la disparition de l’Airbus A330-200 d’Air France que la direction a mis en place une séance de simulateur intitulée «Vol en haute altitude par conditions givrantes». Autre grief de la part des collègues, cette fois à l’encontre d’Airbus, les procédures de vol « recommandées » par Airbus en cas de décrochage n’étaient pas adaptées. Elle les a changées l’année dernière en demandant de ne plus augmenter la poussée des réacteurs mais au contraire de la baisser. En revanche, la procédure qui demandait de réduire l’incidence a été maintenue en 2010. Or, il semble bien que cette dernière procédure n’ait pas été appliquée par les pilotes du vol Rio-Paris puisqu’ils ont cabré l’avion, augmentant l’incidence et déclenchant le décrochage. « Les experts aéronautiques s’accordent pour dire que la seule application de la procédure en vigueur en 2009 aurait pu sauver l’avion », écrit le journaliste du Figaro. «Il est certain que l'équipage va avoir une lourde responsabilité», concède un des pilotes interrogés. «Nos collègues ont perdu toute perception de la situation aérodynamique de l'avion, raconte un autre pilote. On ne comprend pas pourquoi ils n'ont pas perçu le décrochage.» Le BEA doit donner son analyse basée sur les données des boîtes noires fin juillet.