Deux ans après le crash de Yemania, le BEA reproche à cette compagnie aérienne du Yémen de ne pas mener une enquête dans « le respect des dispositions internationales » et regrette qu’elle n’ait pas pris des mesures pour améliorer la sécurité de ses vols. Le 30 juin 2009, un Airbus A310 de Yemenia s’écrasait en mer au large des Comores tuant 141 passagers (dont de nombreux Français) et 11 membres d’équipage. Une seule miraculée, une adolescente de 14 ans s’en était sortie vivante. Les causes exactes n’ont pas encore été déterminées malgré une enquête en cours. Une enquête dont la rigueur peut sembler à désirer selon Jean-Paul Troadec, directeur du Bureau d’enquêtes et d'analyses (BEA), qui demande à ce qu’elle soit « conduite avec diligence et dans le respect des dispositions internationales. » Qui plus est, selon lui, l’enquête piétine et aucune mesure de sécurité n’a été recommandée alors que deux années se sont écoulées. D’autre part, le directeur du BEA s’étonne qu’un précédent rapport d’étape datant de juin 2011 n’ait pas été rendu public et qu’un certain nombre de « faits établis » et de paramètres de vol y soient absents. Cette absence de coopération ne devrait pas étonner les familles de victimes qui avaient dès avril dernier montré du doigt la compagnie qui ferait de la rétention d’information. « Il faut exercer des pressions plus fortes sur Yemenia, avait alors lancé leur avocat. Et si elle continue d’entraver l’enquête, en refusant de fournir des renseignements techniques sur l’avion, sa maintenance et les pilotes, il faudrait envisager de l’interdire en vol en France et aux Comores. »