La situation était toujours tendue dimanche autour de l'aéroport de Maré, l'une des îles Loyauté au large de la Nouvelle Calédonie, alors que l'on enterrait les quatre victimes de la flambée de violence de samedi. Une médiation religieuse et coutumière entre les deux parties a été lancée et une centaine de gendarmes déployés sur l'île, les autorités locales et françaises essayant de faire baisser la tension qui règne entre deux clans kanaks et qui a fait quatre morts et 23 blessés samedi. Car la violence ne tient pas seulement à son élément déclencheur, le blocage de l'aéroport de Maré par un collectif d'usagers de la compagnie aérienne Air Calédonie (aussi appelée Aircal, à ne pas confondre avec Air Calédonie International ou Air Câlin) pour protester contre le prix des billets. Vient en effet s'y ajouter un conflit de longue date sur la répartition des terres - un cadastre est en cours d'élaboration, ainsi que l'abus d'alcool au début du weekend. Les tenants des barrages étaient armés, ceux qui voulaient les déloger aussi, et le tout s'est terminé dans le sang. Le président français Nicolas Sarkozy doit se rendre en Nouvelle Calédonie du 26 au 28 août prochain, un voyage qui n'est pas remis en question. Air Calédonie indique sur son site que les vols vers Maré, Lifou et Iles des Pins restent suspendus jusqu'au 10 août au plus tôt, les barrages devant être levés ce lundi. Créée en 1955, elle est l'unique compagnie aérienne à desservir l’ensemble du réseau domestique de Nouvelle-Calédonie de façon régulière. Elle estime que les 14 jours de blocage des trois aéroports insulaires lui ont coûté plus de 1,24 million d'euros, et que si le trafic ne reprend pas rapidement, elle pourrait se retrouver en cessation de paiement à la fin du mois.