Minée par les grèves et une dette de 110 millions de dollars, la compagnie aérienne Air Zimbabwe a trouvé le moyen d'acheter deux Airbus A340-200 neufs. Grâce au financement d'une société minière controversée, la compagnie nationale du Zimbabwe va pouvoir renouveler une flotte vieillissante avec ces deux appareils long-courriers, d'une valeur estimée à 500 millions de dollars. Le PDG d'Air Zimbabwe a refusé de commenter la nouvelle, se contentant de promettre des déclarations pour les jours qui viennent. Les A340 seraient déployés vers le Royaume Uni et la Chine. Les journaux du Zimbabwe ont tous souligné l'origine pour le moins controversée du financement: le deal a en effet été mis en place par Mbada Diamond, société minière impliquée dans l'exploitation du gisement de diamants de Marange, dans l'est du pays, tristement célèbre pour le travail forcé et la répression meurtrière menée contre les mineurs clandestins. Même le ministre des finances a admis que les fonds destinés aux appareils de la compagnie n'étaient pas passés devant ses comptables, comme lors du versement de certains salaires de fonctionnaires le mois dernier. Air Zimbabwe est clouée au sol depuis fin juillet, ses 49 pilotes ayant arrêté le travail pour obtenir le paiement de salaires et primes non versés l'année dernière. Une équipe de pilotes et de personnels navigants serait néanmoins partie pour Toulouse et l'Espagne afin de recevoir l'entrainement nécessaire au maniement du quadriréacteur. La flotte d'Air Zimbabwe comprend trois Boeing 737-200, deux 767-200ER et deux Xian MA60. Aucune issue n'est en vue pour le troisième conflit de l'année entre la compagnie et ses équipages. Des centaines de passagers sont bloqués à l'étranger, en particulier à Londres et à Pékin.