La loi française sur l’interdiction du voile intégral dans les services publics n’a pas cours à l’intérieur d’un avion. C’est en tout cas l’interprétation des juristes d’Air France dans une note diffusée par nos confrères du Figaro aujourd’hui. Une femme ne peut pas porter de voile intégral dans un aéroport français qui est considéré comme espace public, mais elle peut le remettre dès son entrée dans l’avion, qui ne peut être considéré comme un lieu de service public. En effet, comme l’explique le mémo rédigé par le service juridique d’Air France « les équipages confrontés à une personne qui dissimule son visage ne peuvent, à notre sens, contraindre la personne à découvrir son visage (…) Les textes relatifs aux lieux publics ne l'exigent pas et ne le permettent pas ». Comme le rappelle le Figaro qui se l’est procurée, cette note fait suite à une question d’un commandant de bord qui avait eu à faire à une femme portant la burqa sur vol Paris – Marseille en septembre dernier. La position de service juridique d’Air France ne devrait d’ailleurs pas poser problème aux équipages puisque les contrôles de sécurité ont lieu avant l’embarquement, dans l’aéroport où le port du voile intégral est interdit. Rappelons néanmoins que, selon le règlement de la compagnie française, les hôtesses d’Air France, qui travaillent en contact avec le public, n’ont pas le droit de porter un voile ou un foulard islamique. Une disposition qui, en juin dernier, avait entrainé Air France dans une polémique aux Etats-Unis. Elle avait été montrée du doigt par la principale organisation musulmane américaine, le Council on American-Islamic Relations (CAIR), suite au renvoi chez elle d’une employée d’Air France à l’aéroport de Washington Dulles qui refusait d’ôter son foulard.