Une étude commandée par la compagnie Air France elle-même, et dévoilée par Le Nouvel Observateur, a de quoi inquiéter quant au niveau de sécurité aérienne au sein d’Air France et sa divulgation au public. De février à mars 2011, 40 pilotes volontaires d’Air France se sont assis aux côtés de leurs collègues pour noter leurs prestations durant le vol. Cette technique de notation Line Operation Safety Audit (LOSA), mise au point par l’université américaine d’Austin, doit permettre de notifier le niveau de pilotage et les éventuelles erreurs. 420 vols Air France ont ainsi été disséqués et dûment notés. La direction qui s’était engagée à la publier a finalement décidé de faire marche arrière. Seuls une poignée d’élus, pilotes, syndicalistes triés sur le volet et ayant signé une clause de confidentialité l’ont consulté. La direction en permet la consultation à d’autres pilotes commandants de bord, mais ces derniers doivent laisser à l’entrée du bureau tout appareil photo et portable. Mais que disent les résultats tenus secrets ? D’après Caroline Michel, la journaliste du Nouvel Observateur, qui a interrogé quelques-uns de ces privilégiés, ils seraient plutôt inquiétants. « Nous ne sommes pas bons », dit l’un d’entre eux, « En plus, les examens ont été effectués par des gens de la maison », dit un autre. Enfin, Eric Schramm, directeur de la sécurité d’Air France révèle que « la majorité des troupes est au-dessus de la moyenne mais nous enregistrons une grosse dispersion ».  Des propos peu rassurants qui expliquent pourquoi la direction préfère ne pas rajouter de turbulences à un point et une image qu’elle souhaite améliorer depuis le crash de l’AF447 qui a fait 228 morts : la sécurité à bord d’un vol Air France.