Suite à la cessation d’activité de la compagnie espagnole Spanair vendredi soir dernier, 22 000 passagers se retrouvent bloqués à terre. Des compagnies aériennes telles que Iberia ou easyJet proposent des vols de secours tandis que le gouvernement espagnol menace Spanair d’amendes pour deux sérieuses infractions à la législation concernant la sécurité aérienne. Depuis vendredi soir, l’arrêt surprise des activités de Spanair bloque, selon les estimations, 22 000 passagers au sol, soit 220 vols annulés dont au moins 55 à Madrid et autant à Barcelone rien que pour la journée de samedi. Des compagnies aériennes telles que easyjet réagissent rapidement pour dépanner les passagers bloqués. Ainsi easyJet a avancé le lancement de ses vols depuis Madrid vers Bilbao à demain lundi alors qu’il était prévu pour le 19 février. Elle annonce des prix spécial dépannage à partir de 50 dollars (42 euros environ). Iberia de son côté va lancer en extra des vols de Madrid vers Barcelone et Bilbao, La Corogne, les Baléares et les îles Canaries. D’autres compagnies pourraient bientôt proposer des services en extra. Spanair a regretté et s’est excusée dans un communiqué vendredi du dérangement créé auprès des passagers affectés.Mais selon le Guardian, le gouvernement espagnol pourrait réclamer de 7,5 millions à 9 d’euros pour cette soudaine cessation d’activité que personne n’attendait, en disant qu’elle enfreignait deux règles de sécurité de l’aviation du pays, notamment liées aux obligations de continuité de service et de protection du passager. Spanair, dont les finances ont été entre autres impactées par le plus terrible crash dans l’histoire aérienne d’Espagne depuis 25 ans – en août 2008 avec le crash d’un McDonnel Douglas MD82 après un décollage de l’aéroport de Madrid Barjas tuant 154 personnes- avait reconnu des déficits à hauteur de 115 millions d’euros en 2010 et avait pu continuer grâce à des aides publiques du gouvernement catalan et autres investisseurs privés, devenus depuis peu actionnaires majoritaires. L’autres actionnaire, SAS Scandinavian Airlines, minoritaire depuis 2009 avec environ 20 % des actions, a fait savoir que la banqueroute de son ex-filiale lui créerait un trou dans ses comptes d’environ 191 millions d’euros. Spanair, fondée en 1986, quatrième compagnie espagnole en 2010, opérait des vols en Espagne ainsi qu’en Europe grâce à une flotte de 29 appareils (19 A320, 5 A321 et 5 McDonnel Douglas qui devaient officiellement sortir de sa flotte cette année). Elle possédait des accords de partage de codes avec Aegean Airlines, Air Canada, Air China, AirBaltic, Air Europa, Asiana Airlines, Blue1, British Midland Airways (BMI), Brussels Airlines, TAM Airlines, Croatia Airlines, Egyptair, Estonian Airlines, Lufthansa, LOT Polish Airlines, Singapore Airlines, Swiss Air Lines, TAP Portugal, Thai Airways, Turkish Airlines et US Airways.