Selon l’édition allemande du Financial Times, l’avionneur européen pourrait aussi devoir changer des rivets sur le nez de ses avions très gros porteurs à la demande de l’Agence européenne de sécurité aérienne (AESA). Après les micro-fissures sur les ailes, Airbus est maintenant confronté à un problème de rivets sur le nez de son dernier-né. L’AESA prépare en effet une consigne pour échanger six rivets en aluminium contre des rivets plus résistants en titane sur le nez des A380, selon le journal économique allemand. Car en cas de choc extrême, comme une brutale dépressurisation, le radôme – la coupole protégeant l'antenne du radar sur le nez de l'appareil – risquerait de se détacher. Les 19 compagnies aériennes opérant la flotte mondiale de 69 superjumbos, auraient huit mois pour effectuer cette opération d'une durée moyenne de 3h30. Airbus veut relativiser le problème. Un porte-parole de l’avionneur a souligné que cette directive n'était qu'un projet en discussion. De plus le délai de huit mois envisagé pour le changement de rivets prouverait qu’il ne s’agit « pas d'une question de sécurité aérienne ». L’AESA semble aussi confiante. L’un de ses porte-parole rappelle que c’est lui même qui l’a prévenu de ce nouveau problème et qu’Airbus l’a résolu sur les appareils en construction et a envoyé aux clients des recommandations pour intervenir sur les A380 en service. L’AESA rappelle par ailleurs que chaque nouvel appareil demande des ajustements. Mais cette nouvelle affaire suit de près la détection de deux autres problèmes de plus grande importance. Début février l'AESA avait annoncé que l'ensemble des Airbus A380 en service dans le monde devait être inspectés en raison de fissures apparues dans la voilure de certains d'entre eux. Fin 2010 c'était les réacteurs Rolls-Royce équipant certains A380 qui avaient dû être révisés en urgence, après l'explosion de l'un d'entre eux en plein vol d'un avion de Qantas.