La compagnie aérienne Malaysia Airlines a mis fin à l’échange d’actions conclu en août dernier avec la low cost AirAsia, sous la pression des syndicats. Signé en août 2011, l’accord avait vu la spécialiste malaisienne du vol pas cher prendre 20,5% des actions de la compagnie nationale, celle-ci recevant en échange 10% des actions d’AirAsia. Une entente considérée à l’époque comme une bonne nouvelle pour Malaysia Airlines, en grosse difficulté financière, et qui devait lui permettre de se concentrer sur la compétition du long-courrier avec ses puissants voisins, Singapore Airlines et Thai Airways. Mais cet accord est tombé à l’eau le 1er mai 2012, sous la pression des syndicats mécontents de l’arrivée au conseil d’administration de Malaysia Airlines de deux dirigeants de la low cost, dont son fondateur Tony Fernandes. Ils craignaient en effet qu’AirAsia ne tire plus profit de l’accord que la compagnie nationale, avec à la clé des pertes d’emplois. Le gouvernement, qui se prépare à des élections anticipées, n’a pas pu résister à la pression. L’abandon de l’accord aura coûté au futur membre de l’alliance Oneworld 22 millions d’euros, son action ayant plongé de 29% depuis août quand celle d’AirAsia montait de 6%. Mais les deux compagnies vont continuer de collaborer, dans des domaines allant de la maintenance aux achats groupés d’avions ou de carburant en passant par la formation. Chaque compagnie va de nouveau pouvoir gérer librement l’expansion de son réseau : pour AirAsia, dont la filiale AirAsia X a abandonné la desserte de l’Europe au début de l’année, cela veut dire plus de vols low cost domestiques et régionaux – un terrain sur lequel Malaysia Airlines, qui a perdu 625 millions d’euros en 2011, aura bien du mal à lutter. Rappelons que la low cost a des filiales en Thaïlande, en Indonésie, aux Philippines et bientôt au Japon (avec All Nippon Airways), et une flotte de la même taille que sa rivale (sans oublier sa commande de 200 Airbus A320neo).