Malgré les pertes opérationnelles historiques révélées vendredi, le groupe aérien Air France – KLM se déclare confiant dans son avenir financier – à condition que le résultat de l’élection présidentielle et la campagne pour les législatives ne viennent pas perturber un climat social fragile. La perte d’exploitation de 597 millions d’euros au premier trimestre annoncée le 4 mai 2012 par les compagnies aériennes nationales française et néerlandaise est la pire de son histoire. La faute encore une fois aux cours du pétrole, et à la hausse des charges liées au personnel, qui ne compensent pas une augmentation du trafic comme du chiffre d’affaires pourtant supérieure aux estimations. Air France – KLM estime pourtant que si son plan de relance « Transform 2015 » est mené à bien, l’embellie devrait être nette dès le second trimestre. Une confiance partagée lundi par la bourse, où le cours de son action s’est envolé. Or le plan de relance, dont les détails seront révélés le mois prochain, est préparé dans le calme grâce à « l’accord de cadrage et de méthodologie » signé en mars dernier avec la plupart des syndicats : CFDT, CFE-CGC, FO et UNSA pour le sol, SNPL pour les pilotes et UNAC, UNSA et SNPNC pour les personnels navigants commerciaux ont accepté de négocier sur le fond l’objectif du groupe, soit 20% d’économies et de gain de productivité d’ici 2014 – apparemment sans licenciements. La victoire de François Hollande à l’élection présidentielle et le début de la campagne pour les législatives va-t-elle conduire à une valse des patrons ou à une surenchère de la part des syndicats ?  Le quotidien Le Figaro ne semble pas trop y croire, expliquant que les équipes du groupe ont multiplié les rencontres avec celui qui n’était alors que candidat. Et de citer une source à Air France selon laquelle «le fait que François Hollande soit élu ne changera rien à notre plan de transformation. Si nous ne procédons pas à ces restructurations, nous devrons abandonner certaines de nos activités.» Mais d’autres médias prévoient déjà un été chaud avec des grèves à répétition à travers le pays, qui si elles ne touchent pas directement Air France – KLM pourraient freiner sa reprise annoncée.