Les compagnies aériennes Air India et Kingfisher Airlines ont annulé douze vols chacune, internationaux dont un Dehli – Paris – Delhi pour la première, et domestiques pour la seconde, faisant face à une grève des pilotes. Si les raisons des annulations du 11 mai 2012 sont les mêmes, les origines des conflits diffèrent. Pour la compagnie nationale Air India, il s’agit encore et toujours des suites de la fusion en 2007 avec Indian Airlines, les pilotes de la première s’estimant lésés sur la formation au Boeing 787 Dreamliner. Ajoutez à cela d’énormes problèmes financiers, certains pilotes affirmant n’avoir pas été payés depuis janvier. Résultat : depuis lundi dernier, les pilotes sont de plus en plus nombreux à se faire porter pâle, et les passagers voient chaque jour plus de vols supprimés. Ce vendredi n’aura donc pas de rotation vers Paris, Francfort, Londres, Séoul, Hong Kong, Shanghai, Chicago, Newark ou Toronto entre autres, les mêmes destinations devant être touchées demain. Toutes les réservations vers l’Europe, les Etats-Unis ou Ryad sont suspendues jusqu’au 15 mai. Kingfisher Airlines, qui vient de son côté d’apprendre qu’elle n’était plus filiale du groupe United Breweries, a vu ses pilotes imiter leurs confrères : dix départs de Delhi et deux de Mumbai ont été annulés ce matin, après 17 hier. Le salaire est une fois de plus au cœur des revendications, les pilotes non payés depuis janvier ayant vu la date du 9 mai passer sans voir le moindre argent arriver sur leur compte. Et ils soupçonnent la direction de vouloir licencier un tiers du staff. La compagnie avait déjà supprimé la moitié de son réseau en raison de son hémorragie financière. Rappelons qu’au début du mois, le ministre indien de l’aviation estimait que les compagnies aériennes indiennes essuieraient une perte combinée de quelque 1,4 milliard d’euros sur l’exercice 2011-2012. Seule la low cost Indigo devrait afficher des bénéfices.