Piyasvasti Amranand, le président de Thai Airways limogé sans façon malgré des résultats plus qu’honorables, en profite aujourd’hui pour critiquer ouvertement la politique de corruption de bas en haut au sein de la compagnie thaïlandaise. Piyasvasti Amranand, limogé sans état d’âmes par le conseil d’administration le 21 mai dernier, connu « aussi bien pour sa franchise – atypique parmi les technocrates thaïlandais – que pour son parcours professionnel exemplaire », précise le site Asie-info.fr, tire à boulets rouges aujourd’hui sur son ex-employeur. Lors d’une conférence de presse, il a évoqué la « culture du népotisme » et la corruption qui existe à tous les niveaux de la hiérarchie, sans qu’il ait jamais pu en venir à bout. «Si vous voulez faire de l’argent sur la fourniture d’équipements à la Thai Airways, c’est très simple : placez vos hommes en bas de la hiérarchie (de la firme), au sommet et quelques-uns au niveau intermédiaire, de manière à ce que le processus se déroule de manière lisse », a-t-il expliqué. Il a aussi cité le cas d’un employé qui faisait passer sa quarantaine de virées dans la seule année 2011 dans les casinos de Poipet, à la frontière de la Thaïlande et du Cambodge, pour des voyages d’affaires, sans qu’il ne se soit jamais fait inquiéter. « Est-ce que vous garderiez un tel employé ? Bien sûr que non, mais avant 2009, les supérieurs faisaient en sorte qu’une telle personne conserve son poste », a-t-il expliqué. Selon  Piyasvasti Amranand, son limogeage est d’ordre politique. Ministre de l’Energie en Thaïlande de 2006 à 2008 – sa femme est députée de l’opposition- son départ intervenait alors que la compagnie tirait vers le haut ses bénéfices malgré une année 2011 calamiteuse en raison des inondations qui ont dévasté la Thaïlande. La compagnie devrait dégager 150 millions d’euros de bénéfices cette année. Le Conseil d’administration voyait plutôt un problème de « communication », lui reprochant notamment son absence d’explications sur ses dernières acquisitions d’avions. Thai Airways attend la livraison de trois Airbus A380 d’ici la fin de cette année et trois autres devraient suivre en 2013. Elle attend aussi, outre les A320 de Thai Smile, 12 A350, 14 B777 et 8 B787 Dreamliner.