Un syndicat minoritaire de pilotes d’Air France a déposé un préavis de grève pour quatre jours à partir de mercredi prochain, afin de s’opposer au plan de restructuration Transform 2015. Après les disputes syndicales Paris – Province sur le sort de la filiale Régional, voici venu le tour des oppositions au cœur du groupe. Le Syndicat des pilotes d'Air France (SPAF), minoritaire, a appelé le 17 juillet 2012 les pilotes de la compagnie aérienne nationale à cesser le travail du mercredi 25 au dimanche 29 juillet, rejetant l’accord cadre proposé à la signature. Il estime que Transform 2015 va « accélérer la politique de délocalisation de l'activité ayant mené la compagnie dans l'état où elle se trouve », et reproche à Air France de ne pas avoir renouvelé le personnel en place à la direction, « responsable du marasme économique » de l’entreprise. L’appel à la grève du SPAF a été repris par les syndicats Alter et R’Way, qui a eux trois représenteraient moins de 20% des pilotes selon Air France. On comprend bien le problème posé à ces syndicats : le SNPL, ultra-majoritaire chez les pilotes de la compagnie de l’alliance SkyTeam, est en faveur du projet d’accord, même s’il consultera ses adhérents jusqu’à la mi-août pour s’assurer de leur soutien. Et si le SNPL signe, l’accord sera validé. Un déséquilibre des forces syndicales en présentes qui conduit souvent à la surenchère, dans le secteur aérien comme ailleurs. La politisation du plan de Transform 2015 est par ailleurs reconnue par la direction, comme le rappelle le magazine Le Point : Régional est basée à Nantes et Brit Air à Morlaix, « fiefs respectifs de Jean-Marc Ayrault et Marylise Lebranchu ». Rappelons que pour le SPAF comme pour Régional, la loi Diard adoptée au printemps dernier oblige les grévistes à se déclarer 48 heures à l’avance, et les compagnies à diffuser leur programme de vol 24 heures à l’avance – histoire de permettre aux passagers de savoir ce qui les attend le jour du départ, et de ne plus faire face à des annulations de dernière minute. Il faudra donc attendre un peu avant de connaître l’impact des ces grèves sur le trafic.