Air France va devoir séduire sans aigrir dans le développement de sa compagnie low cost Transavia, prévu dans le plan Transform 2015. En effet, avec l’arrivée de six nouveaux avions, elle va avoir besoin de plusieurs dizaines de pilotes, provenant du sureffectif Air France, et prêts à travailler 15 % de plus à salaire équivalent. Pour ce faire, la séduction passe par une prime d’arrivée de 30 000 à 60 000 euros, et des co-pilotes assurés de passer commandant de bord lors de leur transfert. Les collègues de Transavia accepteront-ils de voir les nouveaux arrivants leur couper l’herbe de la promotion sous le pied ? « Nous sommes considérés comme incompétents face aux seigneurs d'Air France », déplore un pilote de Transavia dans Le Point. Pour eux, ce favoritisme est d’autant plus discutable quand on sait que les nouveaux venus devront apprendre à piloter deux mois durant les B737-800 qui composent l’essentiel de la flotte de Transavia, et qu’Air France ne possède pas puisque l'essentiel de sa flotte moyen-courrier est constitué de monocouloirs Airbus de la famille A320. La promotion au détriment de la règle de l’ancienneté ne risque-t-il pas d’aigrir les collègues Transavia ? En Inde, pareil favoritisme de pilotes d’Indian Airlines (promotion, formation au pilotage de 787 Dreamliner) au détriment de ceux d’Air India lorsque ces deux compagnies ont fusionné, ont eu de lourdes conséquences dans la vie sociale de l’entreprise, avec une grève suivie de 58 jours.