La compagnie aérienne low cost Ryanair s’attend à voir la Commission Européenne approuver sa prise de contrôle d’Aer Lingus, alors qu’elle se prépare à annoncer des « remèdes radicaux » aux accusations de monopole. Lors d’une conférence de presse le 23 août 2012 à Madrid, Michael O’Leary, PDG de la spécialiste irlandaise du vol pas cher, a déclaré que les autorités européennes de la concurrence n’approuveront pas d’entrée son OPA sur le transporteur national irlandais, mais choisiront de passer à la « Phase 2 » de leur enquête, demandant plus d’informations et/ou de concessions. La Commission doit rendre son premier avis le 29 août. En juin dernier, Ryanair avait lancé sa troisième tentative de prise de contrôle d’Aer Lingus, l’offre publique d’achat étant finalisée le 27 juillet. Aer Lingus avait repoussé l’offre, valorisée à environ 694 millions d’euros, tandis que la Commission Européenne avait déjà opposé son veto à deux reprises à des offres similaires, craignant un monopole de fait en particulier sur les vols entre l’Irlande et Londres. Si la fusion était approuvée, Ryanair contrôlerait 100% du trafic entre la capitale anglaise et Shannon, Cork et Knock, et 90% entre Londres et Dublin. La low cost a d’ailleurs entamé des discussions avec plusieurs autres compagnies, dont Virgin Atlantic qui vient d’annoncer son premier vol intérieur entre Londres et Manchester, afin de savoir dans quelle mesure elles pourraient reprendre les routes les plus problématiques. Rappelons que Ryanair est actionnaire d’Aer Lingus à hauteur de 29,8%, tandis que l’état possède 25% des actions mais cherche à s’en débarrasser.