La Commission Européenne a décidé de lancer une enquête approfondie sur la tentative d’OPA lancée par la low cost Ryanair sur la compagnie aérienne Aer Lingus, le résultat devant en être connu le 14 janvier prochain. Ce n’est pas vraiment une surprise : les autorités européennes de la concurrence estiment dans un communiqué du 29 août 2012 que le rachat du transporteur national irlandais par son rival à bas prix pourrait entrainer « la disparition de la concurrence réelle ou potentielle sur un grand nombre de lignes » où ils se font face, parfois seuls. Les routes depuis l’aéroport de Dublin sont évidemment les premières visées par la Commission, pour qui « sur de nombreuses lignes européennes, principalement au départ de l’Irlande, les barrières à l’entrée (d’une autre concurrente NDLR) semblent importantes ». Cette troisième tentative de Ryanair, d’un montant de 694 millions d’euros, a été comme les précédentes rejetées par Aer Lingus. La Commission Européenne ajoute d’ailleurs que la spécialiste du vol pas cher paraissait « bien plus solide » que les fois précédentes, les motifs de rejet n’en étant que plus pertinents. Mais elle souligne que le fait de lancer une enquête approfondie ne préjuge pas du résultat. Ryanair a réagi en indiquant que son offre d’OPA devenait caduque conformément à la loi, ,  mais qu’elle sera de nouveau présentée le 14 janvier 2013 en cas de feu vert des autorités européennes. De son côté Aer Lingus a applaudi la décision de Bruxelles, rappelant que le nombre de routes depuis et vers l’Irlande avait fortement augmenté depuis 2007, et les « raisons d’une interdiction » en sont d’autant plus fortes. Rappelons que la low cost est le premier actionnaire d’Aer Lingus (29,8%) devant le gouvernement irlandais. Ce dernier cherche d’ailleurs à se débarrasser de ses 25%, et pourrait convaincre Etihad Airways qui vient d’entrer dans le capital de la compagnie nationale.