Le procès de Jean-Philippe Gaillard, vrai-faux directeur de l’aéroport de Limoges pendant trois mois après avoir menti sur ses compétences, s’est ouvert vendredi devant le tribunal correctionnel. Escroquerie, faux et usage de faux en récidive légale sont les chefs d’accusation dont devra répondre l’imposteur ce 21 septembre 2012, après avoir présenté onze documents falsifiés pour se faire embaucher à la tête de l’aéroport international de Limoges en novembre dernier. La Chambre de commerce s’était laissé berner par le CV de M. Gaillard, qui se faisait passer entre autre pour un ingénieur de l’aviation civile et ancien pilote de chasse, avec un casier judiciaire vierge – malgré six condamnations pour escroquerie. Il encourt une peine de dix ans de prison. L’avocat de la CCI, qui demande de son côté 10 000 euros de dommages et intérêts, a expliqué au micro d’Europe 1 que l’homme était un « mythomane dangereux » : « on est passé à côté du précipice, parce qu'un homme comme ça peut faire des bêtises énormes », a déclaré Me Martial Dauriac, pour qui la seule solution serait peut-être « une obligation de se soigner ». M. Gaillard avait été dénoncé dans les colonnes du Populaire du Centre trois mois après son embauche, puis incarcéré le 17 février après la découverte par le procureur d’une peine non effectuée de cinq mois datant de 2008 – déjà pour « faux ». L’usurpateur s’était entre autres déjà fait passer pour un policier en 1995, avait falsifié des papiers militaires l’année suivante (auprès de sa future épouse, avant de se faire passer pour mort dans une mission secrète), et avait conduit une entreprise agricole à la faillite. La CCI avait reconnu que le personnage « avait rempli sa mission de façon satisfaisante » jusqu’à ce que les faits soient portés à sa connaissance…