Jean-Philippe Gaillard, directeur de l’aéroport de Limoges pendant trois petits mois, était jugé vendredi dernier, devant le tribunal correctionnel de Limoges pour escroquerie, après qu’il a eu berné son entourage sur ses compétences et avoir fourni de faux CV. Jean-Philippe Gaillard, s’est expliqué lors de son procès, sur ce qui l’a conduit à postuler à ce poste de directeur d’aéroport. « J'avais échoué à la formation aéronautique, mon souhait le plus cher. C'était un échec retentissant. Pendant dix ou quinze ans, j'ai utilisé beaucoup de subterfuges pour fuir un échec retentissant. » Son coup d’éclat aéronautique, il va le réaliser en novembre 2011 en accédant au poste prestigieux de directeur d’aéroport de Limoges. Personne n’a de doute alors, sur ses compétences. Il est à son aise, montre des « qualités énormes », « parle anglais, arabe et a occupé de nombreux postes à forte responsabilité », dira lors de l’audience Me Martial Dauric, avocat de la Chambre de commerce et d’industrie, gestionnaire de cet aéroport pour expliquer leur erreur de recrutement. Il se montre aussi confiant y compris devant les caméras de France 3 Limousin, ce qui le perdra d’ailleurs : une ex-compagne le reconnaît et le dénonce à la police. Décrochage vertigineux pour le directeur car on découvre qu’il a falsifié onze documents se faisant passer notamment pour ingénieur de l’aviation civile et ancien pilote de chasse, et qu’il a un passé d’escroc notoire avec six précédentes condamnations. Le procureur, qui le décrit comme « un escroc de base », un « menteur professionnel », qui a voulu assouvir un « caprice de gamin », a requis une lourde peine : quatre ans de prison dont un avec sursis. Mais les magistrats semblent avoir tenu compte de l’absence de préjudice pour les victimes, en l’occurrence la CCI. Ils l’ont finalement condamné à deux ans de prison dont un ferme et 5 000 euros de dommages et intérêts à verser à la CCI. Jean-Philippe Gaillard comparaissait libre et est ressorti libre du tribunal aucun mandat de dépôt n’ayant été requis contre lui.